A Chypre, un amendement à la loi nationale sur les drogues et les substances psychotropes autorise désormais l'importation de graines et de plants de cannabis destinés à la culture à des fins thérapeutiques.
Usage sur ordonnance
La loi encadre la délivrance des permis de cultiver du cannabis à usage médical, qui seront d'abord accordés à seulement trois sociétés pendant les 15 premières années, notamment pour éviter que le cannabis ne se retrouve sur le marché noir. L'usage de cannabis médical sera notamment accordé sur ordonnance aux personnes souffrant de douleurs chroniques en raison d'un cancer, du sida, de rhumatisme ou d'un glaucome. Selon des estimations officielles, la production annuelle de cannabis médical pourrait s'élever à 180 millions d'euros et la majorité des retombées bénéficiera à l'Etat. "Nous espérons que le processus sera lancé immédiatement pour des centaines de patients à la recherche d'une alternative, d'une voie non chimique pour gérer leurs problèmes de santé", a indiqué le Parti vert de Chypre dans un communiqué le 15 février 2019. La loi doit encore être publiée au journal officiel.
Et en France ?
Une trentaine de pays dans le monde, dont une vingtaine au sein de l'UE, autorisent le cannabis thérapeutique. En novembre, la Grèce a délivré ses premiers permis pour cultiver du cannabis à usage médical. Mais ce n'est pas le cas en France. Une étape a pourtant été franchie en décembre 2018 avec l'avis positif du comité d'experts mis en place par l'Agence française de sécurité du médicament (ANSM) qui juge "pertinent d'autoriser l'usage du cannabis à visée thérapeutique (…) dans certaines situations cliniques et en cas de soulagement insuffisant ou d'une mauvaise tolérance des thérapeutiques" existantes. Ce premier avis sera suivi de plusieurs mois de travail pour définir les modalités de mise à disposition de cannabis thérapeutique dans notre pays.