Les enfants nés de mères produisant un excès d'hormones mâles ont un risque considérablement plus élevé de développer des troubles autistiques, révèle une étude épidémiologique de l'Institut Karolinska de Stockholm. Ces travaux publiés en décembre 2015 dans le journal Molecular Psychiatry démontreraient pour la première fois le lien entre le syndrome de Stein-Leventhal et les troubles du spectre autistique (TSA).
Une grande quantité d'hormones androgènes
Les femmes atteintes du syndrome de Stein-Leventhal (ou ovaires polykystiques, SOPK), entre 5 et 15% des femmes en âge d'avoir des enfants, secrètent une quantité anormalement grande d'hormones androgènes, y compris pendant la grossesse. Or en étudiant les dossiers médicaux de tous les enfants de 4 à 17 ans nés en Suède entre 1984 et 2007, les chercheurs ont établi un lien statistique entre cette pathologie et les TSA. « Nous avons découvert qu'un diagnostic de SOPK chez la mère augmentait de 59% le risque de TSA chez l'enfant », a précisé la psychiatre Kyriaki Kosidou du département des Sciences de la santé publique à l'Institut Karolinska. « Le risque était encore plus important chez les mères atteintes à la fois de SOPK et d'obésité, une affection commune en cas d'excès plus marqué de production d'androgènes », a-t-elle ajouté.
Des liens « pas entièrement clairs »
Alors que la prévalence de TSA est quatre fois plus importante chez les garçons que chez les filles, aucune différence notable dans l'exposition aux risques n'a été mise en évidence par cette étude. Les chercheurs soulignent que les « causes sous-jacentes » du lien possible entre le syndrome de Stein-Leventhal et l'autisme « ne sont pas entièrement claires » et que « des études approfondies sont nécessaires ». « Il est trop tôt pour faire des recommandations spécifiques aux cliniciens en termes de soins aux femmes enceintes atteintes de SOPK, même si une sensibilisation au lien (supposé entre SOPK et TSA) pourrait permettre un dépistage plus précoce des TSA » chez les enfants à risque, selon Renee Gardner, co-auteur de l'étude.
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