Sécheresses, cyclones, ouragans, inondations, tsunamis, tremblements de terre… En cas de catastrophe naturelle, les personnes handicapées ont jusqu'à quatre fois plus de risques de perdre la vie qu'une personne qui ne l'est pas. Les catastrophes liées aux risques naturels ont été multipliées par cinq au cours des 50 dernières années. Depuis 1970, au nombre de 11 000, elles ont causé la mort de 2 millions de personnes et plus de 3,64 milliards de dollars de pertes économiques.
Handicap, facteur de risque
Alors que 15% de la population mondiale vit avec un handicap, dont une très large proportion (80 %) dans les pays à revenu moyen ou faible où surviennent 91 % de ces décès, elles s'avèrent particulièrement vulnérables face au changement climatique, souvent laissées de côté dans la planification de la préparation aux catastrophes, ce qui se traduit par des obstacles à l'accessibilité et un manque de ressources d'urgence adaptées. Une enquête mondiale menée par les Nations unies auprès de 5 450 personnes handicapées dans 126 pays a révélé que seules 17% d'entre elles avaient connaissance de l'existence de plans de gestion des catastrophes dans leur communauté.
Une ONG handicap en 1ère ligne
Handicap International lance donc une alerte à l'occasion de la COP26, qui se tient à Glasgow (Ecosse) du 1er au 12 novembre 2021. C'est la première fois que cette ONG participe à la conférence des Nations unies sur le changement climatique. Active sur le terrain, elle mène des projets inclusifs de réduction des risques de catastrophes dans quinze pays, citant en exemple les Philippines, l'un des plus exposés aux catastrophes dans le monde. A l'occasion de cet événement planétaire, elle appelle donc les Etats à inclure les personnes handicapées dans la réduction des risques de catastrophe et dans le protocole d'action climatique. Pour exposer ses arguments, elle intervient le 5 novembre (de 15h30 à 17h30) lors de l'évènement « An inclusive planet : inclusion, mental health and climate change » (Une planète inclusive : inclusion, santé mentale et changement climatique, diffusée sur la chaîne YouTube de la COP26).
Quelles mesures ?
Objectif ? « Partager l'expérience sur le terrain » et faire des « recommandations opérationnelles et pratiques », explique Jennifer M'Vouama, chargée de la réduction des risques de catastrophes et la politique du changement climatique. Quelques pistes… Des efforts d'inclusion dans les processus de planification des catastrophes et une plus grande accessibilité du matériel d'information, d'éducation et de communication sur le changement climatique. Elle compte également promouvoir la collecte de données pour mieux mesurer son impact sur les minorités et réclame davantage de moyens pour répondre aux besoins spécifiques des personnes touchées par un handicap.
Le handicap vraiment au cœur de la Cop26 alors même qu'un « incident » fait grincer la machine ? En effet, la ministre israélienne de l'Energie, qui se déplace en fauteuil roulant, a été privée d'accès aux bâtiments. La faute au manque d'accessibilité d'un évènement à l'envergure pourtant internationale porté par les Nations unies (article en lien ci-dessous). Des raisons de s'inquiéter ?