La secrétaire d'État chargée des Personnes handicapées et plusieurs patrons de chaînes de télévision ont signé jeudi une charte pour améliorer la qualité de l'usage de la langue des signes française (LSF) dans les programmes.
Ce document stipule que les signataires doivent porter une attention particulière au respect du sens du discours lors de l'interprétation en LSF ou encore au respect de la langue française, quel que soit la langue cible (français oral, sous-titré ou LSF).
La Charte insiste également sur la bonne visibilité de l'interprète, dont l'incrustation doit idéalement représenter 1/3 de l'écran de télévision. Le cadrage doit quant à lui être si possible en « plan américain », c'est-à-dire à mi-cuisse, pour une bonne visibilité de tous les signes. Les interprètes doivent être des professionnels diplômés, demande également la Charte. Les signataires s'engagent aussi à explorer de « nouvelles solutions » : proposer par exemple l'accès à un portail LSF avec une bibliothèque de contenus ou d'instruments à travers les solutions de TV connectée ou la possibilité d'une incrustation optionnelle, superposée à l'image vidéo.
Olivier Schrameck, président du CSA, Nonce Paolini, président de TF1, Alain Weill, président du groupe NextRadioTV, principal actionnaire de BFM, et Rémy Pflimlin, PDG de France Télévisions, font partie des signataires.
Les responsables des principales associations pour l'accessibilité des personnes sourdes ont également signé.
« La fenêtre de l'interprète LSF n'est pas une tâche à l'écran mais un facteur d'inclusion », a souligné la secrétaire d'État Ségolène Neuville, encourageant également à une meilleure représentativité des journalistes sourds dans les écoles de journalisme et à la télévision.
« Cette charte est une image forte car il y a encore un certain nombre de réticences, a-t-elle encore estimé. « Certaines chaînes peuvent avoir peur de perdre en attractivité. »
« La semaine dernière, nous étions tous vissés derrière nos écrans : énormément de personnes peuvent se sentir laissées sur le bord de la route si on ne fournit pas davantage d'efforts dans le sens de l'accessibilité », a encore souligné Mme Neuville.
Le texte ne prévoit pas d'avancées quantitatives. Pour l'heure, on trouve la LSF sur deux journaux télévisés du matin sur France 2, sur les questions parlementaires du mercredi après-midi sur France 3 et dans l'émission L'œil et la main sur France 5, ainsi que sur certains programmes du privé.