Dernière minute le 26 janvier 2018
La Cour suprême des Etats-Unis a suspendu in extremis l'exécution prévue jeudi soir d'un condamné à mort souffrant d'un état de démence avancé dans l'Etat de l'Alabama (sud). Au moins cinq juges sur les neuf de la haute cour ont accordé ce sursis à Vernon Madison, 67 ans, tandis que trois juges conservateurs de l'institution ont exprimé leur désaccord avec la décision majoritaire.
Article d'origine du 25 janvier
L'Union européenne a lancé le 25 janvier 2018 un « appel humanitaire d'urgence » en faveur d'un condamné à mort souffrant d'un état de démence avancé qui doit être exécuté le lendemain dans l'État américain de
l'Alabama.
Selon ses avocats, Vernon Madison, 67 ans, a subi une série d'accidents vasculaires cérébraux ces deux dernières années qui l'ont gravement handicapé mentalement, au point qu'il ne se souvient même plus du crime qui lui a valu la peine capitale. Confus, incapable de s'exprimer correctement ni de marcher seul, M. Madison a perdu une bonne partie de son acuité visuelle et souffre d'incontinence, précisent les défenseurs du prisonnier, qui a passé plus de trois décennies dans le couloir de la mort.
Dans une lettre adressée à la gouverneure de l'Alabama, Kay Ivey, l'Union européenne émet donc un « appel humanitaire d'urgence en faveur de M. Madison, étant données les preuves de ses troubles neurocognitifs majeurs ». « L'exécution d'une personne souffrant d'une quelconque maladie mentale ou d'un handicap intellectuel va à l'encontre des normes élémentaires en matière de droits de l'Homme », a souligné l'UE dans ce courrier.
L'État de l'Alabama a de son côté demandé le 22 janvier à la Cour suprême des États-Unis de rejeter le dernier recours formé par les avocats du prisonnier, afin que l'exécution puisse bien avoir lieu le 26 janvier. Vernon Madison avait été condamné à la peine capitale pour le meurtre d'un policier en 1985 dans la ville de Mobile.