Congé proche aidant : moins de 16 000 demandes en 1 an

Seules 15 900 personnes ont demandé à bénéficier du congé proche aidant depuis sa création il y a un an. La faute à une trop faible notoriété mais aussi à son caractère trop restrictif, qui ne s'adapte pas à la réalité de tous les aidants ?

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DERNIERE MINUTE DU 1ER JANVIER 2022
Depuis le 1 janvier 2022, l'allocation journalière proche aidant (AJPA) -ainsi que de l'allocation journalière de présence parentale (AJPP)- a été revalorisée au niveau du SMIC, pour atteindre 58,59 euros net par jour pour une personne seule ou en couple et 29,30 par demi-journée. 

ARTICLE INITIAL DU 6 OCTOBRE 2021
Seules 15 900 personnes ont demandé à bénéficier du "congé proche aidant" depuis l'entrée en vigueur le 1er octobre 2020 de ce dispositif qui permet de s'arrêter de travailler pendant trois mois pour s'occuper d'un proche âgé ou handicapé, a annoncé le 5 octobre 2021 la Caisse nationale des allocations familiales (Cnaf).

52,08 euros net par jour

Financée par la Caisse nationale de solidarité pour l'autonomie (CNSA), cette "allocation journalière du proche aidant" (AJPA) atteint 52,08 euros net par jour pour une personne seule et  43,89 € pour celles vivant en couple (après CSG déductible et non déductible et de la CRDS), a précisé la Cnaf, en amont de la Journée nationale des aidants, le 6 octobre. Un peu moins de 16 000 demandes, "c'est évidemment très peu, au regard des millions d'aidants potentiellement concernés" par ce congé, a commenté auprès de l'AFP Morgane Hiron, la déléguée générale du collectif associatif "Je t'aide". D'autant qu'au vu de chiffres provisoires communiqués en avril, le nombre de congés réellement octroyés est vraisemblablement largement inférieur, a-t-elle souligné.

Une trop faible notoriété

Selon cette responsable, cela s'explique en partie par la faible notoriété du dispositif - sur lequel "le gouvernement, les associations, mais aussi les employeurs, doivent communiquer davantage" -, mais aussi par son caractère "trop restrictif", qui "ne s'adapte pas à la réalité de tous les aidants". Le collectif demande en conséquence qu'il dure plus longtemps, soit mieux indemnisé, et que ses critères d'accessibilité soient élargis -il est octroyé pour assister une personne âgée en perte d'autonomie ou handicapée, mais pas atteint d'une maladie grave, par exemple. Même parmi ceux qui y ont droit, certains y renoncent car, au vu de sa faible durée, ils attendent le moment où leur proche "aura encore plus besoin d'eux", ou car "ils n'osent pas se déclarer auprès de leur employeur, de peur d'être mis au placard", selon cette responsable. La prise de conscience "qu'il s'agit d'un enjeu sociétal et pas individuel" doit encore progresser, a-t-elle insisté.

Journée des aidants : lutte contre l'isolement

Cette année, la 12e journée des aidants a pour thème la lutte contre l'"isolement" des personnes concernées, qui naît souvent d'un "cercle vicieux", selon Mme Hiron: "On manque de temps pour soi, donc on renonce à ses loisirs, ou bien on doit s'arrêter de travailler, ce qui nous prive d'un lieu d'insertion sociale". Un manque de temps dû notamment au grand nombre de tâches: selon une étude Ispos/Unknowns réalisée pour l'assureur Macif et publiée le 5 octobre 2021, 91% des aidants assurent auprès de leur proche au moins une mission relevant du rôle de soignant (soin des escarres, kiné, pansements...). Or beaucoup ne peuvent pas se consacrer exclusivement à leur proche vulnérable : selon une étude publiée le même jour par la Drees, le service statistique des ministères sociaux, 725 000 aidants doivent soutenir leur parent âgé tout en ayant encore des enfants à charge.

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