18%, c'est le taux de chômage des personnes handicapées, aujourd'hui deux fois supérieur à la moyenne nationale. Face à ce constat alarmant, le gouvernement entend se mobiliser. Hasard du calendrier (ou pas ?), il a choisi la 21e Semaine européenne pour l'emploi des personnes handicapées (du 13 au 19 novembre 2017, article en lien ci-dessous), pour signer une nouvelle convention nationale pluriannuelle multipartite de mobilisation pour l'emploi des personnes en situation de handicap. De nouveaux objectifs pour la période 2017 à 2020. Trois ministres étaient au rendez-vous le 16 novembre : Gérald Darmanin (action et comptes publics), Muriel Pénicaud (travail) et Sophie Cluzel (handicap), en présence de l'ensemble des acteurs concernés.
Fédérer tous les acteurs
Cette nouvelle convention vise à fédérer les acteurs de l'insertion professionnelle et du maintien en emploi des travailleurs handicapés autour d'une stratégie nationale partagée. Elle veut ainsi définir un « véritable cadre de référence des politiques », à travers 5 grands objectifs. C'est tout d'abord faciliter la construction et la sécurisation des parcours d'accès à l'emploi et leur mise en œuvre mais également renforcer l'accès à la formation professionnelle. Un focus est également fait sur le maintien dans l'emploi pour tous en amplifiant la coordination entre salariés, non-salariés et employeurs. Cette convention souhaite ensuite optimiser les échanges d'informations, installer l'interconnexion des systèmes d'information. Enfin, plus globalement, elle vise à mobiliser l'ensemble des employeurs publics et privés.
Du neuf ?
Quoi de neuf par rapport à la précédente version ? Le gouvernement affirme qu'elle s'accompagne d'un plan d'actions qui définit des mesures concrètes au niveau national comme au niveau territorial -plans régionaux d'insertion des travailleurs handicapés (PRITH)- et un calendrier de mise en œuvre. Ce plan, actualisé chaque année, permettra de valoriser et de diffuser les bonnes pratiques repérées dans toute la France. Autre nouveauté : le champ de cette convention a été élargi à de nouveaux acteurs afin de mieux prendre en compte les parcours de vie des personnes en situation de handicap. Les partenaires sociaux et les associations dédiées ont donc été associés à l'élaboration de ce texte, notamment à travers la consultation du CNCPH (Conseil national consultatif des personnes handicapées) et du CNEFOP (Conseil national de l'emploi, de la formation et de l'orientation professionnelles) dont les avis ont permis d'enrichir le texte initial de la convention. Cette « gouvernance rénovée » devrait permettre d'améliorer le pilotage de sa mise en œuvre.
Un plan d'action annuel
Une réunion est prévue au moins une fois par an pour examiner le bilan des travaux en cours et valider le plan d'actions de l'année suivante tandis qu'un bilan à mi-parcours doit être proposé au CNEFOP et au CNCPH. L'Agefiph (fonds pour l'insertion des personnes handicapées dans le privé) déclare, dans un communiqué, se réjouir de cette signature qui, selon lui, « traduit une volonté politique forte. (…) Cette convention doit être pensée comme un moyen politique et opérationnel, tant au niveau national que sur les territoires. Il permettra, comme le revendique son intitulé, la mobilisation utile de l'ensemble des acteurs de l'emploi des personnes en situation de handicap. »
© Page Twitter Sophie Cluzel