La peur n'a pas empêché Martin Petit de prendre sa plume et de coucher son histoire sur le papier. Au contraire. C'est cette peur, qui ne l'a pas quitté depuis son accident de plongeon il y a huit ans, qui l'accompagne, le guide. Dans son premier livre Va là où tu as peur, l'homme de 33 ans, tétraplégique (incomplet), dévoile son parcours depuis son lit d'hôpital, « intubé de partout », à aujourd'hui, où il écume les plateaux télé. À travers ce récit autobiographique publié chez Flammarion, le jeune homme propose un regard singulier sur le handicap, la méconnaissance qui l'entoure, et invite à franchir la barrière sociale pour mieux comprendre cette réalité. Nous l'avons rencontré à l'occasion de sa sortie, le 17 septembre 2025. Une interview (vidéo ci-contre) à retrouver sur Handicap.live et les réseaux sociaux de Handicap.fr.
La reconstruction ou la quête de son identité
À la suite de sa blessure, Martin a lutté contre la perte de confiance et d'estime de soi. Son histoire met en lumière l'importance du temps dans la reconstruction personnelle et la nécessité d'un entourage solidaire pour surmonter la vulnérabilité et retrouver une identité forte. « Ce qui a été le plus dur dans cette reconstruction, ça a été de perdre une partie de mon identité, parce que je m'étais construit ce corps d'athlète et, quand tu te retrouves du jour au lendemain à faire 1m30 et que les gens te parlent à hauteur, tu te sens un peu plus infantilisé, plus vulnérable aussi », affirme celui qui est désormais créateur de contenus sur les réseaux sociaux ("Influence-moi" : le tout 1er podcast signé Handicap.fr!). Malgré ces passages à vide, Martin assure avoir gagné confiance en lui et en « sagacité », prenant conscience d'avoir répondu auparavant à des diktats, surtout liés à l'apparence.
Un parcours de résilience et d'émancipation
Ultime témoignage de résilience dans le monde du handicap, celui de Martin ouvre la voie à la célébration de la peur comme tremplin pour une vie plus apaisée, en acceptation des cycles qui la composent. Le Bordelais met également l'accent sur l'entourage et l'exploration de nouvelles pistes pour ne pas s'isoler, rappelant que chaque expérience reste unique et que la patience joue un rôle clé dans l'évolution individuelle. L'appréciation de la peur se traduit dans les défis quotidiens : se déplacer en van aménagé, rechercher des instants de liberté malgré les contraintes physiques, oser sortir de sa zone de confort, jusqu'à envisager voyager seul à l'étranger pour continuer à progresser.
© Flammarion