Quelque 452 000 travailleurs handicapés pointaient à Pôle emploi fin 2014, soit 9% de plus qu'en 2013 et 2,2 fois plus qu'en 2007 : une progression presque deux fois plus rapide que pour l'ensemble des demandeurs d'emploi, s'alarment des associations. Selon les derniers chiffres publiés par le fonds pour l'insertion professionnelle des personnes handicapées (Agefiph), le nombre de demandeurs d'emploi handicapés « a dépassé fin 2014 le cap des 450 000, un niveau jamais atteint », souligne, jeudi 27 août 2015, l'Association des paralysés de France (APF) sur son site FaireFace et l'Union nationale des associations de parents déficients auditifs (Unapeda) dans un communiqué. Cependant, le rythme de la hausse s'est légèrement infléchi en 2014, à 9,5%, après plus de quatre ans de croissance à deux chiffres et une pointe à +25% en 2012.
Les entreprises plus respectueuses des 6%
Les travailleurs handicapés en recherche d'emploi cumulent les difficultés : 44% ont plus de 50 ans, 23% seulement ont au moins le niveau bac, 56% sont au chômage depuis plus d'un an et 33% depuis plus de deux ans. L'augmentation des demandeurs d'emploi handicapés s'explique notamment par la croissance du nombre de personnes ayant la reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé (RQTH), avec un bond de 40% entre 2008 et 2011 (dernières données connues). Les entreprises continuent aussi de faire des efforts pour respecter leurs obligations. Ainsi, les pénalités versées à l'Agefiph par les employeurs ne respectant pas l'objectif de 6% de travailleurs handicapés dans les établissements d'au moins vingt salariés, sont passées de 539 millions d'euros en 2010 à 421 millions en 2014 et de 212 millions d'euros à 131 millions pour le FIPHFP, son homologue pour la fonction publique.
Le nombre de postes occupés par des salariés handicapés « a certes augmenté depuis 2007, dans le public comme dans le privé, mais cette hausse reste insuffisante pour absorber la hausse encore plus rapide de travailleurs handicapés », estiment les associations. Selon l'Agefiph, la baisse des recettes s'explique aussi par les fermetures ou regroupements d'entreprises et la baisse des effectifs salariés.