Les examens approchent. Pour les jeunes Dys, chaque année, c'est le « même combat ». La loi de 2005 a prévu des aides destinées à limiter ou supprimer, autant que possible, les conséquences du handicap. L'aménagement des examens pour les élèves avec des troubles spécifiques du langage et des apprentissages (dyslexie, dysphasie, dyscalculie, dyspraxie, dysgraphie, TDA/H…) en fait partie. Pourtant, depuis plus de cinq ans, ils doivent se battre pour l'obtenir. La Fédération française des Dys (FFDys) dénonce des pratiques « illégales, injustes et variables d'un rectorat ».
Recours insuffisants
« Aujourd'hui trop de jeunes sont privés d'aménagements pourtant mis en place tout au long de l'année dans le cadre de Projets personnalisés de scolarisation (PPS) et de Plans d'accompagnement personnalisé (PAP) », estime la Fédération. Malgré une note rédigée en 2017 par le Défenseur des droits, la situation continue de « se détériorer », déplore-t-elle. Selon la Fédération, en 2019, tous les élèves d'une classe ULIS (Unité localisée pour l'inclusion scolaire), bénéficiant de PPS et d'aides humaines, se sont vus refuser tous les aménagements aux examens. En cause, notamment, l'utilisation de « grilles discriminantes », élaborées par les médecins conseils, avec des critères « défavorables » pour les personnes Dys.
Grille d'évaluation « discriminante »
Cette grille comprend un bilan orthophonique avec plusieurs tests (vitesse de lecture, compréhension, niveau orthographique) et différents éléments sur la scolarité de l'élève (maintien en primaire ou en sixième, difficultés scolaires dans les matières littéraires…). Elle indique que les élèves qui obtiendront une note totale supérieure à 90 sur 150 se verront accorder un sixième de temps supplémentaire. « Il est pratiquement impossible d'atteindre les points nécessaires même si le jeune a une reconnaissance handicap et un besoin d'aménagements pédagogiques validés par des médecins (10 points seulement pour un PPS ou PAP) », estime la Fédération. Cette fiche stipule également que les élèves dyslexiques ne pourront pas bénéficier d'agrandissement des sujets ni d'augmentation des interlignes car « trop difficiles à mettre en place ». Par ailleurs, selon la Fédération, les refus d'aménagements sont notifiés tardivement, limitant la possibilité pour les familles de demander un recours dans les temps.
4 requêtes
Face à ces difficultés, la FFDys adresse aux recteurs d'académies et aux ministères concernés quatre requêtes. En premier lieu des adaptations ou dispenses mises en œuvre de manière équitable mais aussi des conditions matérielles et des aides techniques et humaines appropriées et adaptées à la situation des candidats. Elle réclame par ailleurs que tous les aménagements prévus dans le cadre d'un PAP ou d'un PPS soient applicables automatiquement et systématiquement au moment des examens, sans avoir à en faire la demande. Enfin, elle revendique que la majoration du temps soit quasi systématique pour une ou plusieurs épreuves dès lors qu'il y a une aide humaine ou une utilisation de matériel technique.
Des revendications qui répondent aux engagements actuels de L'école de la confiance qui promet « aux élèves des parcours de scolarisation cohérents et sans rupture, qui débouchent sur une qualification. »