« Le mouvement sportif français a exprimé sa volonté d'être en totale solidarité avec les sportifs ukrainiens », a déclaré Marie-Amélie Le Fur, présidente du Comité paralympique et sportif français (CPSF), lors d'un point presse à la veille des Jeux paralympiques de Pékin qui s'ouvrent le 4 mars 2022 dans un contexte politique international particulier. Le Comité international paralympique (IPC) a en effet annoncé jeudi 3 mars 2022 qu'il excluait la Russie et la Biélorussie de la compétition, moins de 24 heures seulement après avoir autorisé les athlètes russes et biélorusses à concourir sous bannière neutre (article en lien ci-dessous). Lors d'une conférence de presse à Pékin, un journaliste a brandi la photo d'Yevhen Malyshev, 20 ans, un ancien biathlète ukrainien mort au combat, suscitant une vague d'émotion. Ce volte-face a été finalement salué par le CPSF. « On sait que cette décision a été très difficile à prendre parce que ce sont les athlètes qui sont, au final, pénalisés. Mais on souhaitait que ces Jeux puissent se tenir en solidarité, en fraternité et en communion autour de la performance », affirme Marie-Amélie Le Fur. Un avis partagé par Tony Estanguet, président du Comité d'organisation des jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024 : « Raison de plus d'en faire une tribune pour la fraternité et la paix ».
Un contexte doublement perturbé
La délégation française de 19 athlètes (dont seulement deux femmes, faut-il le remarquer), dont un blessé à l'entraînement, Victor Pierrel en para ski-alpin, composent déjà depuis deux ans avec des contraintes d'autres natures, liées à la crise sanitaire et notamment la fermeture des pistes de ski en 2020 et 2021. « Cette pandémie a bouleversé nos programmes d'entraînement », indique Christian Fémy, directeur des sports d'hiver paralympiques. Pour autant, les athlètes français font part de leur motivation via la voix de Benjamin Daviet, porte-drapeau de l'équipe de France paralympique et biathlète : « Le contexte n'est pas facile mais il faut faire avec. On a travaillé dur pendant trois ans. On est tous là pour s'entraider, on a un bon staff autour, il ne faut pas les oublier ». Dans le village olympique, l'actualité internationale semble mise au second plan, au profit des valeurs sportives. « On est là pour préparer nos Jeux, ce n'est pas un sujet qu'on aborde forcément, on est focalisé sur les épreuves qui nous attendent », assure Christian Fémy. Et d'ajouter : « On sent une dynamique collective. C'est la première fois qu'on part avec autant de monde ». L'équipe s'annonce étoffée, à la fois constituée de sportifs aguerris, « avec un haut potentiel de médailles », et, derrière, « un groupe plus jeune qui vit sa première grand-messe des étoiles dans les yeux ».
Quant aux objectifs de médailles, l'équipe tricolore espère faire aussi bien, si ce n'est mieux qu'à Pyeongchang (Corée du Sud) (article en lien ci-dessous). Il y a quatre ans, la France en avait raflé vingt dont sept en or, se hissant à la quatrième place. Cette fois, l'enjeu est de monter enfin sur le podium. « Malgré l'exclusion des Russes, ce ne sera pas une mince affaire », a fait remarquer Jean Minier, chef de mission Pékin 2022.
© Photo de la délégation française lors des Jeux paralympiques de 2018