Jeux Tokyo : la France aura une équipe unie, para et valides

A J-100 des Jeux olympiques de Tokyo 2020, l'annonce fait grand bruit. La France aura une "équipe de France unie", rassemblant sous le même drapeau tous ses athlètes, "valides" et paralympiques. Une première !

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A J-100 du début des Jeux olympiques de Tokyo 2020, le 23 juillet 2021, (et 132 pour les Jeux paralympiques, le 24 août), l'annonce fait grand bruit. Au Japon, la France aura en effet une « équipe de France unie », rassemblant sous le même drapeau tous ses athlètes, sans distinction. Ni olympique ni paralympique, pour la première fois, elle ne fera plus qu'un. Son credo : « Nous sommes l'équipe de France ». Mêmes tenues aussi, dessinées par Lacoste. Seuls les Etats-Unis et la Norvège ont, à ce jour, un seul comité.

1er pas avec Paris 2024

Rappelons que Paris 2024 avait déjà choisi un même logo pour les JO et paralympiques et des lieux de compétition identiques (article en lien ci-dessous). « Aujourd'hui on passe un cap », se félicite Tony Estanguet, président de Paris 2024. Il qualifie ce jour « d'important pour le sport français mais aussi pour le pays ». Il poursuit : « C'était une évidence, pourquoi ne l'a-t-on pas fait avant ? C'est une décision forte car, mine de rien, ce n'est pas facile de fédérer une équipe unie ». Ce choix réaffirme que l'excellence sportive ne fait pas de distinction de handicap, de genre ou de discipline. Depuis le début, tous étaient animés par l'envie de rapprocher ces grands champions. « De cette grande équipe va naître une belle émulation », se félicite Marie Bochet, skieuse paralympique, porte-drapeau aux Jeux de PyeongChang 2018.

Une occasion fantastique

Pour Sophie Cluzel, secrétaire d'Etat au Handicap, c'est « une occasion fantastique de changer le regard sur la performance des athlètes paralympiques ». Performance, le mot est dans toutes les bouches. Celle de Marie-Amélie Le Fur, présidente du Comité paralympique et sportif français (CPSF) : « C'est de cette façon qu'on a envie que l'on parle de nos athlètes », encourageant les médias à s'emparer de ces parcours de vie. Selon elle, cette « opportunité sans précédent » a été possible grâce à la mise en place d'une gouvernance partagée qui a permis le « rapprochement entre ces deux mondes », assurant que « cela était aussi une attente du mouvement olympique d'avoir plus de contacts avec les para ». Misant sur cette « alchimie », elle entend démontrer que « le sport est un outil magnifique pour favoriser l'inclusion ». « On aura gagné notre pari lorsqu'un enfant dira qu'il veut devenir champion comme Michaël Jeremiasz (ndlr : en tennis fauteuil) », poursuit la championne multimédaillée en athlétisme, qui en février 2021 a battu le record du monde de saut en longueur (article en lien ci-dessous). Même écho chez Sophie Cluzel pour qui cette « équipe unifiée étant un vrai symbole pour une France unifiée » avec l'occasion de promouvoir le sport pour tous dans les écoles et les établissements médico-sociaux.

Quels porte-drapeaux ?

Qui seront les porte-drapeaux ? Suspense... Le CIO (Comité international olympique) a proposé d'avoir, pour la première fois dans l'histoire des Jeux, un couple de porte-drapeau paritaire homme/femme lors de la cérémonie d'ouverture. La France adhère fortement à cette idée. Pour les Jeux olympiques, les ambassadeurs, proposés par les fédérations, seront élus par leurs pairs. Autre mode de sélection pour les deux porte-drapeaux paralympiques qui, selon Marie-Amélie Le Fur, « doivent avoir la capacité de porter la voix du mouvement à l'externe ». C'est le grand public qui, à partir d'une liste des sept candidats dévoilée le 14 avril 2021, sera invité à voter du 1er au 30 juin. Dans le cadre de cette équipe unifiée, les quatre noms seront révélés le même jour, début juillet. 

Et les médailles paralympiques ?

Pour la délégation paralympique, 39 Français sont sélectionnés à ce jour mais 150 devraient pouvoir obtenir leur ticket (contre 350 à 400 pour la délégation olympique). Plus qu'à Rio en 2016 (122) puisque les sports para sont passés de 17 à 19. Quelle perspective de médailles ? « Nous sommes en manque de connaissance du niveau de l'adversité parce qu'il n'y a pas eu assez de compétitions organisées en 2020 et 2021 mais c'est aussi l'occasion de se saisir de cette opportunité », explique Jean Minier, chef de mission pour les Jeux para de Tokyo. Il vise entre les 28 médailles de Rio et les 45 de Londres. Objectif 35 ! Jean-Michel Blanquer, ministre de la Jeunesse et des Sports, annonce que le montant des primes olympiques et paralympiques sera identique : 65 000 euros pour l'or, 25 000 pour l'argent et 15 000 pour le bronze.

A Tokyo, la compétition n'aura évidemment pas un visage habituel, ambiance réduite à peau de chagrin. Pas de public étranger tandis que les athlètes devront repartir dans les 24 à 48h après leur compétition. « Ils ne pourront donc pas se supporter les uns les autres », regrette Jean Minier, qui espère malgré tout « créer une vraie dynamique collective et un enthousiasme pour faire en sorte que ces contraintes soient les moins perturbantes ».

Pour tout savoir sur cette équipe unie, un seul et même espace. Rendez-vous sur le tout nouveau site equipedefrance.com et sur les réseaux via @equipefra.

Photo : Cyril Masson/Paris 2024

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"Tous droits de reproduction et de représentation réservés.© Handicap.fr. Cet article a été rédigé par Emmanuelle Dal'Secco, journaliste Handicap.fr"
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