Gommage nourrissant pour les mains, préparation de baumes personnalisés, séances de maquillage ou de coiffure... Et si les soins esthétiques, loin d'être superflus, participaient à une meilleure estime de soi ? C'est l'enjeu du projet « Cap sur l'estime de soi » mené par l'association Cap'devant !, en partenariat avec la Fondation internationale de la recherche appliquée sur le handicap (Firah), la Fondation l'Oréal et le groupe Apicil. L'idée ? Intervenir auprès de personnes en situation de handicap (notamment atteintes de paralysie cérébrale) pour leur proposer des séances, collectives et individuelles, de « socio-esthétique ».
Des effets positifs dans 97,5 % des cas
Après avoir investi le domaine médical, auprès de malades du cancer notamment, cette spécialité, encore peu connue, se déploie désormais dans le champ social et médico-social. Dans les EHPAD, les milieux défavorisés et aujourd'hui les centres médico-sociaux, ces professionnels de l'esthétique d'un genre particulier vont au contact de personnes fragiles, malades ou handicapées, et maquillent, coiffent, massent dans une perspective de confort et de bien-être. D'après une enquête du Secours populaire français de 2013, la socio-esthétique aurait des effets positifs sur 97,5 % des personnes qui en bénéficient.
Une expérience sur deux ans
Partant de ce constat, l'association Cap'devant ! a souhaité à son tour mener une étude adossée au projet « Cap sur l'estime de soi ». Durant deux ans, 100 personnes en situation de handicap, résidant dans 18 établissements Cap'devant ! d'Ile-de-France, vont donc suivre un parcours d'accompagnement aux soins esthétiques. Prendre soin de ses mains, de ses cheveux, apprendre à se maquiller... Autant d'ateliers pour se réapproprier un corps parfois objet de douleurs ou de stigmatisations. Pour comprendre les effets concrets de ces séances sur le rapport au corps, l'affirmation de soi mais aussi dans les relations sociales, professionnelles et affectives, le projet associe une équipe de recherche de l'Ecole doctorale « Cognition, comportements, conduites humaines » de Paris-Descartes.
Déployer largement la socio-esthétique
Les résultats de l'étude devront ensuite mener à la production de supports pédagogiques sous la forme de guides de bonnes pratiques, plaquettes et vidéos à destination des personnes handicapées, des familles et des professionnels de l'esthétique. A terme, l'enjeu est d'étendre la socio-esthétique à plus large échelle, aussi bien dans les domaines familiaux que scolaires, « pour lesquels la résistance aux routines et stéréotypies, du point de vue notamment de l'estime de soi ou de la résistance à des décisions absurdes au profit de comportements adaptés, constitue un défi commun », affirme l'association Cap'devant !.