Handicap en France, enfin les chiffres de l'INSEE ! L'INSEE qui, (on le savait) enquêtait depuis pas mal de temps sur le monde du handicap vient de publier ses chiffres. Tous les domaines sont abordés, de la difficulté de monter un escalier avec une légère déficience physique aux obstacles que rencontrent les personnes lourdement handicapées. Des extrêmes, qui révèlent une situation complexe et des résultats qui permettent de mieux comprendre et évaluer les besoins d'aides humaines et techniques.
A travers son enquête "Handicaps, incapacités, dépendance" (HID), l'Insee livre une somme statistique sans précédent. Mais elle ouvre peut-être en même temps la boite de pandore. Présentée les 3 et 4 octobre derniers, cette étude, la plus vaste jamais menée en France sur le sujet, donne, pour la première fois, une vision d'ensemble des personnes handicapées ou dépendantes en France, qu'elles vivent en institution ou à un domicile ordinaire.
Tous les types d'incapacités ont été abordés. Les résultats révèlent que plus d'un français sur quatre souffre d'une incapacité, d'une limitation d'activité ou d'une handicap (26,4% des français soit 11 840 208 individus).
L'enquête nous montre que la population qui souffre d'un handicap est extrêmement diverse et variée. Cela nous prouve si besoin est, qu'un traitement global, est incompatible avec cette caractéristique.
12 millions de personnes handicapées qui se divisent en 7 groupes. Selon l'INSEE 7 groupes dont les incapacités ou déficiences ont des degrés de gravité extrêmement divers permettent de bien cerner la population des personnes handicapées en France :
- 1er groupe 5,3 millions personnes, il correspond à des "incapacités isolées et mineures"(difficulté pour se couper les ongles des orteils, pour voir de près, pour entendre correctement). Il s'agit le plus souvent de femmes vivant seules et travaillant.
- 2nd groupe 2,3 millions d'individus englobe les personnes âgées dépendantes. Il s'apparente majoritairement aux femmes âgées qui ont au moins deux déficiences (motrices, sensorielles,...) surtout liées au vieillissement. Ces dernières ne bénéficient pas d'aide financière.
- 3ème groupe 1,2 million personnes regroupe le "noyau dur du handicap". Ce sont la plupart du temps des hommes, âgés de 40 à 69 ans, inactifs, ils perçoivent une allocation au titre de leur taux d'invalidité et l'origine de leurs déficiences sévères est fréquemment liée à la naissance.
- 4ème groupe 1,2 million personnes, il s'apparente surtout aux hommes, entre 30 et 39 ans, qui reçoivent une allocation et signalent une ou deux déficiences parmi lesquelles on trouve l'épilepsie, l'incapacité motrice d'une jambe et la dépression. L'origine du handicap de cette population est avant tout l'accident du travail.
- 5ème groupe 800 000 personnes, dénommé "incapacités diffuses non repérées", se compose essentiellement de femmes de moins de 30 ans, plutôt dans la catégorie des étudiantes et souffrant de douleurs qui entraînent un manque de souplesse, des difficultés à monter les escaliers ou à porter un poids.
- 6ème groupe 650 000 personnes il réunit des personnes déficientes intellectuellement ou mentalement. Ce sont principalement des hommes inactifs de moins de 70 ans qui perçoivent une allocation. Ils déclarent au moins deux déficiences parmi lesquelles le retard mental arrive en première position.
- 7ème groupe 325 000 personnes intitulé "Des maladies limitantes". Il s'agit là encore d'hommes, de 30 à 59 ans, inactifs, percevant une allocation et qui souffrent d'une déficience motrice, viscérale ou métabolique dont les origines principales sont la maladie et l'accident.
L'enquête précise qu' "il semble exister des disparités de sexe et d'âge en matière de reconnaissance sociale d'un handicap en défaveur des femmes et des personnes âgées".