La première charte datait de 2008. A l'époque, la Conférence des grandes écoles s'était engagée à soutenir ses établissements membres dans le développement de leur dynamique inclusive. Onze ans plus tard, une 2ème charte est signée le 11 février 2019 en présence des ministres du handicap et de l'enseignement supérieur, la CGE réaffirmant « avec force ses premiers engagements » et encourageant « ses écoles à répondre à de nouveaux objectifs ». Ce nouvel opus porte sur trois axes majeurs : l'accompagnement dans la mobilité internationale, l'aide à l'insertion professionnelle et la garantie de l'accès au sport des étudiants en situation de handicap.
Mobilité internationale facilitée
Les référents handicap auront désormais pour mission d'accompagner leurs étudiants dans le cadre d'un échange universitaire ou d'un stage à l'étranger, apportant une aide pour les démarches administratives ou lors des échanges avec l'établissement d'accueil. Pour faire bouger les lignes et proposer des solutions concrètes, un Statut international d'étudiant en situation de handicap (SIESH) est dans les tuyaux (article complet en lien ci-dessous). Une fois adopté, il prévoit, notamment, la nomination de référents handicap dans chaque ambassade ou consulat. Mais également le remboursement des traitements médicaux par le pays d'origine et la mise à disposition de valises cabines médicales supplémentaires pour le transport de médicaments ou de matériels adaptés. Autre service : la mise en place d'un tiers payant international pour compenser les surcoûts liés à une invalidité. Et, enfin, la possibilité de bénéficier dans le pays d'accueil de services de transports adaptés à̀ moindre coût. Interpelée sur les difficultés rencontrées par les étudiants pour accéder au soin et les surcoûts liés, Mission handicap assurance (MHA) met par ailleurs en place des « bourses SIESH », d'un montant de 30 000 euros par an.
Une vie étudiante plus inclusive
Autre volet essentiel : veiller à la participation active de tous les étudiants à la vie sociale de l'établissement, « vecteur inclusif majeur, nécessaire à l'épanouissement personnel », selon la CGE. A ce titre, elle encourage la mise en place d'étudiants référents handicap au sein de chaque association étudiante, afin de s'assurer, notamment, de l'accessibilité des événements organisés. Dans le même élan, c'est le sport qui est au cœur de cette dynamique, la CGE s'engageant à mobiliser l'ensemble de ses établissements pour favoriser une pratique sportive pour tous. Dans la continuité de la dynamique Paris 2024, elle entend également développer l'accueil et l'accompagnement des étudiants sportifs paralympiques de haut niveau dans les grandes écoles.
Mieux orientés ?
Enfin, pour faciliter l'accès aux études supérieures, la Conférence des grandes écoles a vocation à conseiller les jeunes sur leurs choix d'orientation. Il s'agit d'améliorer la visibilité des dispositifs d'accompagnement des candidats en situation de handicap lors des journées portes ouvertes des établissements, lors des salons, ou via ses outils de communication externes. Des actions à destination des lycées et des collèges sont également prévues. Durant leur cursus, des actions sont également promises avec les entreprises partenaires pour favoriser l'insertion professionnelle de ces étudiants, notamment via des contrats en alternance ou en apprentissage.
Cette signature apporte un « réel espoir sur l'appréhension du handicap dans l'enseignement supérieur et traduit le besoin continu d'améliorer davantage la prise en charge du handicap dans la société, se réjouit Benjamin, étudiant en 4ème année d'ingénieur à UniLaSalle Rouen. Il est cependant nécessaire de sensibiliser et former le corps enseignant à une meilleure appréhension du handicap en milieu scolaire et dans la recherche de solutions pour aménager nos parcours. »