Le centre social Rosa Parks à Paris (19) accueille jusqu'au 2 novembre 2018 l'exposition « Je vis : mise en abîme d'un handicap » du photographe Hormoz. Programmée jusqu'au 22 octobre 2018, elle est prolongée, victime de son succès. Des photos vraies, sans détour qui traitent du handicap et de son acceptation.
L'histoire d'une photo
Tout est parti de Dal, cet homme qui a suivi les ateliers d'initiation à la photographie de l'association OOK en 2016. Photographe amateur assidu, modèle enthousiaste devant l'objectif, il a très vite souhaité organiser avec Hormoz, artiste médiateur de l'association, et Laurence, habitante du quartier Chapelle Nord, une séance où il serait modèle. Son envie ? Mettre en abîme son handicap et tenter de mieux vivre avec. « Il y a quelques années, lors d'un séjour en prison, Dal a perdu l'usage de ses jambes. En le photographiant, j'ai ressenti avec émotion sa précarité, son besoin de communiquer autour de son handicap, de se réapproprier son corps, ses prothèses, ses béquilles, ses pensées. », raconte Hormoz, photographe depuis plus de 25 ans, qui touche à tout : le voyage, le monde de la nuit et le handicap. Il a également réalisé quatre courts-métrages et un long « sur la précarité affective ».
Des mots sur ses maux
Faouzi, Laurence et Thérèse, habitants du quartier du centre social, ont, eux aussi, participé à leur façon à l'exposition. Ils ont trouvé les mots justes, durs ou tendres, pour accompagner les clichés d'Hormoz. En voici un extrait :
C'est l'histoire d'un mec, tantôt dandy, tantôt titi
Qui se rebiffe contre le sort, la vie, et son lourd tribut
Assis, debout, couché
Réduit ou augmenté
Monsieur garde sa dignité
Et mieux vaut ne pas trop l'agacer
Face à cette société sans cesse en mouvement
Monsieur, plusieurs fois par jour, prend de la hauteur
Pour s'obliger à regarder le monde en résonance.