Autriche, Malaisie, Brésil, Cambodge, Kurdistan, Suisse… Cette année encore, le Festival international du film sur le handicap (FIFH) met en lumière des réalisateurs venus des quatre coins du globe. Une dizaine de catégories mais toujours le même thème : le handicap. Vingt-deux pays participeront à ce festival éclectique, du 1er au 6 février 2019. Auparavant à Cannes, cette 3e édition se déroulera à Lyon, sous le haut patronage de Sophie Cluzel, secrétaire d'Etat chargée des personnes handicapées. Au cœur de la ville des frères Lumières, une nouvelle page se tourne…
Projections puis débats avec le public
Les sélections dans les différentes catégories et des projections de films auront lieu à l'université Lumière Lyon 2, l'Institut lumière, l'hôtel Mercure Lyon centre et au cinéma l'Opéra. Le public pourra également prendre part à des échanges et des débats avec des membres du jury comme le journaliste et réalisateur Matthieu Firmin et l'acteur belge porteur de trisomie 21, Pascal Duquenne. Les spectateurs pourront ainsi regarder le long-métrage de Margaux Bonhomme, Marche ou crève, (article en lien ci-dessous) en compétition dans la catégorie fiction, le 2 février à 19h, à l'université, ou encore La faim des fous, un documentaire poignant sur les personnes en situation de handicap mental mortes de faim pendant la Seconde Guerre mondiale, même jour, même endroit mais à 10h. Le dernier jour, le 6 février à 18h30, le suspense sera levé et dix prix seront décernés à l'Hôtel de ville.
Le handicap invisible fait son entrée
Animation, jeunesse, documentaires et fictions courtes, prix Handicap international… Les catégories traditionnelles accueillent une petite nouvelle : « Fais-moi du cinéma » qui invite les écoles de cinéma françaises et étrangères à réaliser un court-métrage sur le handicap invisible. « Cette sélection particulière propose à ces futurs réalisateurs de considérer cette thématique comme pouvant être incluse à des réalisations cinématographiques, explique Katia Martin-Maresco, fondatrice et directrice du FIFH. Qu'ainsi ils défendent l'idée que le handicap peut être traité sous toutes ses formes au cinéma, que des artistes ou des techniciens en situation de handicap peuvent travailler dans cette filière, que les films et les salles doivent leur être accessibles ».
Un jury comblé
Le jury, composé en majorité de professionnels des medias, de réalisateurs, de comédiens et d'écrivains, plébiscitent cette inclusion et cette diversité. « La sélection que nous avons visionnée était absolument harmonieuse, émouvante, porteuse de cultures très différentes », livre Charles Gardou, anthropologue et professeur à l'université Lumière Lyon 2. « Parce qu'elles n'y arrivent pas, ou pas très bien, les personnes handicapées, savent souvent contourner les obstacles avec humour et créativité, estime Joël Houssin, écrivain et scénariste paraplégique et président du jury Handicap international. Allez, venez, le temps d'un film, on va faire semblant, semblant d'être ensemble, d'être pareils parce que, finalement, devant l'humour et l'émotion, il n'y a aucune différence entre nos rires et nos larmes. Le cinéma permet cette magie… ».
« Tendresse, amour, humour, histoires fantastiques, blessures visibles ou invisibles, rites de passage, messages d'espoir… constituent la couleur de cette troisième édition. Nous vous invitons à vous laisser emporter par ces univers différents où tous les possibles se rejoignent », conclut Katia Martin-Maresco.