Huit candidats à l'élection présidentielle étaient invités mercredi 23 mars 2023 à faire connaître leur politique handicap à l'occasion d'Handébat 2022, organisé par Radio France, Handicap.fr et quatre associations à la Maison de la radio (article en lien ci-dessous). L'intégralité des interventions (deux heures trente) est à revoir dans la vidéo ci-contre ou sur le lien suivant : qr.handebat2022.fr
Marine le Pen et Anne Hidalgo présentes
A la déception des organisateurs, seules Marine Le Pen et Anne Hidalgo se sont déplacées pour ce grand oral. Cinq autres ont envoyé des représentants. Delphine Batho, porte-parole de Yannick Jadot (Europe écologie les verts), a indiqué à l'AFP que son intervention avait été annulée par les organisateurs, qui ont changé ensuite d'avis, mais elle n'était plus disponible. Dans une vidéo, Emmanuel Macron a promis une « plateforme publique recensant l'offre d'habitat inclusif », une « Primadapt » pour adapter les logements et un « fonds territorial » pour « accélérer la mise en accessibilité des commerces de proximité, écoles, collèges, lycées, voirie, transports ». Accessibilité numérique, du logement, de l'école, prêts bancaires refusés, situation des 11 millions d'aidants en France : les sujets ont été abordés devant un public de personnes handicapées, posant parfois des questions avec une synthèse vocale.
Quasi-unanimité pour la déconjugalisation de l'AAH
A l'exception de la secrétaire d'État chargée des Personnes handicapées, Sophie Cluzel, qui représentait Emmanuel Macron, tous les candidats sont favorables à la déconjugalisation de l'allocation adulte handicapés. Ils proposent d'augmenter l'AAH à 1 000 euros par mois (Marine Le Pen) ou au niveau du Smic (Jean-Luc Mélenchon, Fabien Roussel). Marine Le Pen souhaite « inscrire dans la Constitution le principe de non-discrimination du fait du handicap » et se dit « attentive à l'insécurité » car « les personnes vulnérables sont souvent, de la part des voyous, des victimes ». Tandis que La France insoumise veut créer une cellule spéciale pour lutter contre la maltraitance des personnes handicapées. Valérie Pécresse propose « qu'un adulte handicapé qui survit à ses parents puisse bénéficier de la pension de réversion du dernier parent survivant pour que les parents puissent partir tranquilles ». Anne Hidalgo veut créer un "ministère" chargé de l'autonomie pour le grand âge et le handicap.
Et après la polémique ?
L'équipe d'Éric Zemmour a prôné la « souplesse » dans l'accompagnement des élèves en situation de handicap et des allers-retours entre établissements spécialisés et école ordinaire, après le tollé suscité en janvier par les critiques du candidat d'extrême droite contre une « obsession de l'inclusion ». « Il propose de créer 50 000 postes d'accompagnants des élèves en situation de handicap (AESH) et de les former », a déclaré Laurence Trochu, représentante du candidat Reconquête! « La question de l'éducation des enfants handicapés nécessite de la souplesse et du cas par cas », a-t-elle poursuivi. Hormis cette polémique, le handicap a été un « non-sujet » de la campagne présidentielle, a regretté Eric Blanchet, président de Ladapt, organisateur du débat, qui déplore un « manque de projet » des candidats.