Marion Candelier : la nouvelle " pépite " du sport adapté

Pour la première fois, une athlète du sport adapté reçoit une bourse de la Fondation FDJ. A 24 ans, Marion Candelier s'entraîne pour le 1500 mètres des Jeux de Rio 2016, peut-être un retour aux sources dans ce pays qui l'a vu naître !

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Petit bout de femme à la peau brune et aux yeux verts. Timide mais déterminée. Propulsée dans un monde qui, a priori, aurait pu ne jamais être le sien : le clan très fermé des sportifs de haut-niveau. Marion Candelier est en effet l'un des talents du sport adapté, cette pratique sportive destinée aux personnes ayant un handicap intellectuel. Méconnu, peu valorisé, voire ignoré par certains, il a pourtant « reconquis » ses lettres de noblesse en réintégrant les Jeux paralympiques de Londres après une éviction de douze ans (lire article en lien ci-dessous). Depuis, il sort peu à peu de l'ombre et révèle des talents à part entière. Marion Candelier est l'un d'entre eux. Digne d'intérêt, enfin ! Si remarquable qu'elle vient d'intégrer la promotion 2013 des Challengers de la Fondation FDJ (Française des Jeux). Ils sont une douzaine, chaque année, à recevoir cette bourse accordée à de jeunes sportifs prometteurs (lire article complet en lien).

Une moisson de médailles

A 24 ans, originaire de Courchelettes, dans le Nord, Marion s'entraîne au sein du Douai SIN athlétisme. Aucune course ne lui résiste : le 1500, 3000 ou 5000 mètres sur piste. Même si la jeune athlète tout terrain avoue préférer la piste, selon elle « l'épreuve suprême », elle n'hésite pas à mettre les pieds dans la gadoue sur le cross où sa détermination fait, là aussi, merveille... Son palmarès est impressionnant : double championne du Monde en cross par équipe lors du Mondial de Brest en 2012, elle enchaîne aussi les records de France sur le 1500 et 3000 mètres en 2013. Souvent accompagnée par son plus fervent supporter, son papa Jean-Michel, elle court le monde et se qualifie en Suède, à Manchester, en Turquie, à Prague...Mais la jeune femme n'en est qu'au début de sa fulgurante ascension.

Repérée dans son IME

Marion a pourtant commencé l'athlétisme sur le tard, à dix-huit ans. Elle suit sa scolarité dans un IME (Etablissement médico-éducatif) lorsqu'elle est repérée par son prof de sport. De bonnes jambes, pourquoi pas un cross ? Marion ne sait pas vraiment à quoi s'attendre mais elle relève le défi. Les résultats sont encourageants, elle participe aux sélections de la Fédération française sport adapté (FFSA) et, deux mois plus tard, est sacrée championne de France espoir sur le 4 000 mètres. Le directeur technique national de la FFSA lui propose alors d'intégrer l'équipe de France et de s'entraîner au sein du club de Douai, affilié à la Fédération française d'athlétisme. C'est la première fois que ce club accueille un athlète « handicapé » qu'il soit de la FFSA ou de la Fédération française handisport (handicap moteur). Marion s'aligne aux côtés de ses « pairs », sans distinction, en catégorie N2. Les mêmes performances pour tous !

Des entraînements après le boulot

Depuis deux ans, la jeune femme foule la piste six jours par semaine, plus de deux heures chaque soir et tous les mercredis et samedis après-midi. Après son boulot puisqu'elle travaille à la cantine de sa ville vingt heures par semaine ! Son suivi sportif se fait en coordination avec le staff technique de l'équipe de France, qu'elle rejoint quatre jours par mois au Pôle France de Reims. Marion se dit désormais heureuse : « Mes performances ont permis à ceux qui m'entourent de me regarder différemment. De mon côté, je suis plus ouverte, je vais plus facilement vers les autres. Le sport est vraiment devenu un besoin vital. »

15 000 euros pour accéder au plus haut niveau

Cette bourse de la Fondation FDJ va lui permettre, pendant deux ans, de financer ses entraînements et l'achat de matériel, et notamment des semelles orthopédiques à cause d'une jambe un peu plus courte que l'autre. Mais aussi ses déplacements, ses nuits d'hôtel, en France comme à l'étranger. Elle vise Rio, en 2016, où elle espère s'aligner sur le 1 500 mètres, la seule distance de fonds prévue lors de ces Jeux paralympiques. Cette victoire n'en serait que plus précieuse car la peau ensoleillée de cette jeune femme révèle une autre histoire. Marion a été adoptée lorsqu'elle avait cinq ans. La petite fille abandonnée dans le sud-est du Brésil reviendra-t-elle dans son pays natal... en championne ?

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"Tous droits de reproduction et de représentation réservés.© Handicap.fr. Cet article a été rédigé par Emmanuelle Dal'Secco, journaliste Handicap.fr"
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