En 2008, une plateforme nationale est créée. C'est le 3977 (prix d'un appel local). Un numéro court, facilement mémorisable, qui répond du lundi au vendredi de 9h à 19h. Il est destiné à toute personne témoin (ou victime) d'une situation de maltraitance envers une personne, qu'elle soit âgée, handicapée ou, d'une manière générale, vulnérable. La prise en charge de la demande se fait alors en plusieurs étapes.
1°. Un premier pôle d'écoutants du 3977 reçoit les appels, récupère tout élément utile et constitue une fiche. La conversation dure en moyenne entre 15 et 20 minutes, pour pouvoir faire face au flux d'appel important. C'est Habeo qui assure la gestion de ce centre d'écoute national.
2°. Dans un second temps, si la demande le justifie, la victime ou l'appelant est recontacté par un conseiller référent (professionnels actifs ou retraités de l'action sociale, du droit...) de l'une des associations départementales partenaires de ce dispositif, dans la semaine ou les quinze jours selon les horaires de permanence. Le 3977 n'est donc en aucun cas un numéro d'urgence et ne substitue pas aux opérateurs traditionnels (15, 17, 18 ou 112). Selon Emilie Graignic, coordinatrice nationale handicap d'Alma France, association partenaire, « Nous sommes le plus souvent sollicités pour des situations qui durent depuis des mois, voire des années. Un peu comme un dernier recours. Le risque vital n'existe pratiquement jamais et, si c'est le cas, nous le signalons aussitôt à nos partenaires (Samu ou Police) pour offrir une réponse immédiate. »
3°. Un comité technique de pilotage, qui rassemble des spécialistes (juristes, médecins, psychologues, infirmiers, policiers ou assistantes sociales) étudie certains cas lors de réunions en équipes pluridisciplinaires. Ces professionnels proviennent de tous horizons, y compris des MDPH (Maison départementale des personnes handicapées). Ils se concertent sur les différents aspects de la problématique et mettent en place un plan d'actions et de conseils.
Il est parfois nécessaire de trouver un relais sur le terrain pour corroborer les infos données au téléphone. « Nous avons besoin de savoir si ce qui a été dit est « vrai », explique Emilie. ». Lorsque la situation est avérée, la procédure se met en place, selon sa gravité : contact avec une assistante sociale, la mairie, le CCAS, la gendarmerie ou, parfois, signalement au procureur de la République si cela s'avère nécessaire.
Les associations en direct
Il existe une autre solution : appeler directement l'une des délégations départementales d'Alma France (il en existe 78) mais qui offrent des permanences téléphoniques moins fréquentes : en moyenne deux par semaine, de trois heures, parfois davantage dans les grandes villes. Le calendrier est disponible en ligne sur le site de l'association. C'est pourquoi cette dernière encourage à privilégier les appels au 3977, plus disponible, notamment lors des vacances d'été. Le 12 juin 2013, les pouvoirs du 3977 ont été renforcés par la signature d'une convention, par Michèle Delaunay, ministre déléguée aux personnes âgées et à l'autonomie, entérinant la création d'une confédération entre Alma France et Habeo.