Au bord du bassin, Valérie Trierweiler s'agenouille et lui confie à l'oreille, « J'étais une très bonne nageuse à ton âge. J'aurais aimé faire quelques longueurs avec toi... ». Mais le programme officiel lui a réservé une visite « au sec ».
Après « Nager au-delà des frontières »
Valérie Trierweiler s'est rendue, le 27 novembre 2013, au CREPS (Centre régional de l'éducation populaire et du sport) de Vichy (Allier) qui accueille, depuis la rentrée 2011, le pôle France jeunes de natation handisport. Elle est accompagnée de la ministre déléguée aux personnes handicapées, Marie-Arlette Carlotti, et de Thierry Rey, ex-judoka, conseiller sportif du Président. Cette délégation est venue « encourager » Théo Curin, 13 ans, que Valérie Trierweiler a découvert dans le film « Nager au-delà des frontières » qui relate l'exploit d'Arnaud Chassery et de Philippe Croizon. Saisie d'une émotion immense en voyant le visage volontaire du jeune homme, elle décide d'aller à sa rencontre...
« Grand-moi » et « Mini-moi »
Charles Rozoy, médaillé d'or sur le 100 mètres papillon lors des Jeux paralympiques de Londres, est, lui aussi, venu rendre visite à son copain. Est-ce grâce à lui que Théo a choisi de devenir nageur de haut-niveau ? Ou grâce à Philippe ? Leur rencontre est née d'une lettre... En 2006, ce quadri-amputé, pas encore nageur de l'extrême, publie son premier livre « J'ai décidé de vivre ». Stéphanie, la maman de Théo, en lit quelques passages à son fils. Il a six ans et vient d'être amputé des quatre membres à la suite d'une méningite. Elle décide d'écrire à Philippe. L'entrevue entre ces destins tissés par une même évidence a lieu quelques mois plus tard. Un moment magique ! « Grand-moi » et « Mini-moi », comme ils se surnomment désormais, sont unis, pour la vie...
Six jours sur sept !
Théo, comme dix autres jeunes handisportifs âgés de 13 à 20 ans, s'entraîne au sein du Club aquatique de Belleville-sur-Allier. Lui qui, il n'y a pas si longtemps avait peur de l'eau et a appris à nager en « cachette » pendant un an pour « épater » son copain Philippe, ne s'attendait pas à une cadence aussi intense lorsqu'il a intégré cette promo à la rentrée 2013. Lever à six heures du mat. Dans l'eau à sept ! Sur les bancs du collège toute la journée, en 5ème. Et muscu le soir. Six jours sur sept, même le samedi. Le prix à payer pour viser les plus hautes marches du podium et, dans un premier temps, celle des championnats de France de natation en mai prochain. Cela signifie ne rentrer chez lui, près de Lunéville, que pendant les vacances et ne voir ses parents que de rares week-ends dans l'année.
Le sport accessible à tous
Au fil des salles de ce vaste complexe sportif, des boxeuses sur le ring, des escrimeurs fendant l'air, une équipe de foot fauteuil électrique driblant avec une étonnante agilité. Et puis un parcours moteur pour quelques personnes en situation de handicap mental qui témoignent des bénéfices du « sport adapté ». « Nous voulons montrer, à tous ces jeunes qui n'osent pas franchir le pas, à toutes ces familles qui les surprotègent, que le sport est accessible à tous », déclare à ce sujet Marie-Arlette Carlotti.
Une image positive des personnes handicapées
Gérard Masson, président de la FFH (Fédération française handisport) est de ce voyage : « A travers Théo, ce sont tous les handisportifs qui sont mis dans la lumière. Nos athlètes ne sont pas différents des « valides ». » Le propos est unanime. Ces champions en herbe se montrent volontaires, talentueux, obstinés, taclant les stéréotypes sur le handicap. « Et on ne parle pas ici seulement de sport, explique Philippe Croizon. La Semaine pour l'emploi pour l'emploi des personnes handicapées vient de s'achever, et de tels parcours devraient aussi rassurer les employeurs sur leur capacité à se surpasser. »
A l'Elysée pour le Noël des enfants
Dépassement de soi, obstination, compétence... Dans le grand bassin, un bonnet Superman émerge d'un flot d'écume. Théo fait la preuve que, même sans bras, on peut embrasser ses rêves. Il n'a pas de mains, qu'à cela ne tienne... Son cœur est, lui, bien vaillant. « Votre visite m'encourage, confie Théo. » Valérie lui répond : « Quand Philippe accomplit son rêve et te le communique, je t'assure que j'ai des frissons de la tête aux pieds. Aujourd'hui, tu nous offres une force que peu d'entre nous possèdent. » Parce qu'elle s'implique surtout en faveur de l'enfance en danger, Valérie Trierweiler est souvent bouleversée par ses rencontres mais confie un vrai coup de cœur pour Théo. « Il restera longtemps dans mes pensées... ». Théo et Valérie ont promis de se revoir bientôt, loin de l'eau. Ce sera à l'Elysée, le 18 décembre, pour le Noël des enfants.