Une personne sur cinq (voire une sur quatre) serait touchée par un handicap psychique (dépression sévère, schizophrénie, bipolarité, TOC…) au cours de sa vie. C'est dire l'enjeu sociétal majeur sur lequel le gouvernement entreprend de se pencher.
Le 1er comité du quinquennat
Ainsi, le 27 novembre 2017, Sophie Cluzel, secrétaire d'État en charge du Handicap, a présidé le premier comité de pilotage handicap psychique depuis la prise de fonction du nouveau gouvernement. Il rassemble une quarantaine d'acteurs (représentants des usagers et leurs familles, fédérations ou associations gestionnaires, professionnels de santé, instances expertes, administrations et collectivités) concernés par la prise en charge et l'accompagnement des personnes en situation ou à risque de handicap psychique.
Bilan de la stratégie 2017-2021
Cette réunion a confirmé le caractère stratégique des travaux engagés sous l'égide du Comité interministériel du handicap de décembre 2016 (article en lien ci-dessous) qui avait l'objectif de renforcer l'accompagnement des personnes concernées. Le communiqué du secrétariat d'Etat a rappelé « l'invisibilité du handicap psychique, source d'isolement et de discriminations ». Ce comité de pilotage a permis d'établir le bilan des actions engagées dans le cadre de la stratégie quinquennale de transformation de l'offre 2017-2021. Elles incluent, notamment, le renforcement des groupes d'entraide mutuelle, la création de l'observatoire du logement inclusif, le déploiement du dispositif de l'emploi accompagné (article en lien ci-dessous)…
Territoire de santé mentale
Les acteurs ont également pu échanger sur le projet de territoire de santé mentale ; ce dernier a pour objet « l'amélioration continue de l'accès des personnes concernées à des parcours de santé et de vie de qualité, sécurisés et sans rupture ». Il vise par exemple à favoriser la prise en charge sanitaire et l'accompagnement social ou médico-social de la personne dans son milieu de vie ordinaire, notamment via l'ambulatoire. Le comité a convenu d'une feuille de route pour les prochains mois qui devra permettre de développer : la mise en œuvre précoce du parcours global de santé coordonnée pour les personnes concernées, des interventions et dispositifs adaptés à la prise en charge de soins et à l'accompagnement des personnes et leur maintien dans le logement et l'emploi. Pour rappel, plus de 2 millions de Français vivent avec des troubles psychiques sévères (OMS) ; 75% d'entre eux sont accompagnés au quotidien par leur famille (enquête Unafam 2016).
Une asso néanmoins inquiète
L'Unafam (union de personnes avec un handicap psychique) exprimait son inquiétude au vu des conclusions du Comité interministériel du handicap (CIH) du 20 septembre 2017, dont l'objectif annoncé était de « tracer les grandes lignes d'une politique volontariste ». L'association déplorait des « intentions floues dont l'impact ne pourra être évalué, ne proposant que peu de mesures concrètes et ne reflétant pas de vision globale des besoins ». Elle réclamait « un réel plan psychique avec des réponses adaptées » en matière de destigmatisation, d'accès à la citoyenneté, à l'emploi, à un logement adapté et à un parcours global coordonné.