Quoi de plus efficace pour comprendre ce que vit l'autre que de se glisser dans sa peau ? Après les combinaisons de vieillissement pour expérimenter les déficiences motrices et sensorielles de nos aînés et les lunettes 3D qui reproduisent trois types de perturbations visuelles (article en lien ci-dessous), place à Réalité. Comme son nom l'indique, ce casque de réalité virtuelle, créé par la startup Bbird, permet de voir le handicap sous un autre angle... Plus tolérant ? Trois expériences immersives différentes mais un même but : casser les préjugés et améliorer le quotidien et l'intégration des personnes empêchées. A généraliser ?
Une innovation récompensée
Une fois le casque enfilé, les participants sont plongés dans un « univers d'entreprise ». Ils suivent un scénario pédagogique pour vivre des situations de handicap et appréhender les moyens de compensations existants. Ils choisissent ensuite le type de handicap avec lequel ils souhaitent se familiariser : troubles dys (dyslexie, dyspraxie), daltonisme, diabète, épilepsie, troubles du spectre autistique... De nouveaux scénarios sont en cours de développement, et notamment sur les troubles psychiques. Ce procédé innovant s'est distingué parmi 15 startups et a reçu le trophée « Emploi et formation » lors du salon Handicap, emplois et achats responsables, le 28 juin 2019 (article en lien ci-dessous). Deux ans après sa création, en 2017, Bbird entend continuer à mettre l'innovation au service de la sensibilisation. Elle travaille également sur un serious game sur la thématique des Jeux paralympiques 2024, qui devrait voir le jour courant 2019...
Expériences inspirantes
D'autres entreprises ont misé sur le pouvoir de transmission de la réalité virtuelle. Les laboratoires Janssen ont développé le casque Oculus Gear pour permettre aux professionnels de santé et aux personnels soignants de mieux comprendre les symptômes des personnes schizophrènes. En 5 minutes, ils sont plongés au domicile de leurs patients, dans un bus puis au guichet d'une médiathèque. Difficultés à communiquer, impression d'être jugé, hallucinations auditives... Des indices visuels et sonores permettent d'appréhender les stigmates de cette maladie psychique. Une expérience immersive a également été proposée lors des 16e Journées de la schizophrénie, par l'association éponyme. Le principe : se glisser dans la peau d'Antoine pour briser les tabous (article en lien ci-dessous). Les internautes sont invités à suivre cinq étapes décisives de son processus de rétablissement et peuvent ainsi suivre son évolution.
Fins thérapeutiques
Réalité virtuelle et handicap, ça matche ! Et pas seulement pour sensibiliser... Cette technologie de pointe est utilisée à des fins thérapeutiques dans le monde entier. Le simulateur AccessSim, présenté au salon « Laval virtual » en mars 2019, a pour ambition de reproduire la conduite d'un fauteuil roulant en milieu urbain. Ce logiciel permet de se projeter dans un immeuble et d'en tester l'accessibilité. En Israël, le centre de réadaptation Aleh permet à des enfants avec un handicap physique de cueillir des fleurs ou de creuser un puit, des actions inimaginables dans le monde réel... La réalité virtuelle serait-elle la nouvelle arme de motivation et de sensibilisation massive ?