Eclairage n°3 - Accepter son handicap

L'objectif du programme RITHa : réussir l'intégration des travailleurs handicapés dans les entreprises, en partant de leur propre expérience et grâce à l'échange. Découvrez chaque semaine dans Handicap.fr un éclairage du guide RITHa n°1.

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La difficulté d'ACCEPTER SON HANDICAP apparaît souvent dans les expériences, notamment pour les personnes qui deviennent handicapées au cours de leur vie. L'acceptation est un aspect important dans la relation.

1 J'ai mis six à huit mois à accepter de me dire « Je suis différente ». Cela veut dire, par exemple, que quand je suis dans un groupe, que je décide de faire quelque chose et que je sais très bien que je ne pourrai pas faire comme les autres, j'adapte mon état à la situation. Je n'irai pas au-delà de mes possibilités. Cela me donne un regard positif sur ce que je peux ou ne peux pas faire.

2 Accepter d'être reconnu handicapé, c'est comme accepter une rupture amoureuse. C'est d'abord le choc, l'émotion, « Mon Dieu, je suis handicapé, je suis con, je suis différent ». Puis il y a la phase de deuil, la plus
difficile : « Bon, je suis handicapé, ça fait mal, je suis différent des autres, il va falloir que je l'accepte. » Enfin, il y a la phase d'acceptation et de renouveau: « Je suis avant tout quelqu'un de qualité. Et puis je m'en fous, je suis comme les autres, je suis exposé aux mêmes risques, j'ai une vie privée, des amis, j'ai les mêmes problèmes qu'une personne classique. »

3 J'ai expérimenté qu'on a le choix entre deux voies : la résignation et l'acceptation. L'acceptation, pour moi, c'est continuer de vivre le plus possible en étant autonome tout en accueillant les aides nécessaires, en restant en projet ; tandis que la résignation, c'est vivre, mais en dépendant au-delà du nécessaire des aides extérieures, en se repliant sur soi, en abandonnant ses responsabilités. Et je trouve qu'il n'est pas toujours évident de savoir dans laquelle on se trouve. On peut être trop dur et manquer de bienveillance envers soi en pensant être trop résigné. On peut aussi être beaucoup trop complaisant et se chercher mille et une excuses.

4 Je n'accepte pas mon handicap, car c'est le résultat de deux opérations bénignes qui auraient dû au contraire
me permettre de vivre plus intensément.
Le résultat est que je suis privée aujourd'hui de beaucoup de choses
dans les plaisirs de la vie. Je me bats depuis trois ans. Il n'est pas question pour l'instant que je rende les armes.

5 Côtoyer d'autres personnes handicapées, sourdes comme moi, mais pas seulement, m'a beaucoup aidée. J'ai pu voir que d'autres étudiants, puis d'autres adultes pouvaient être autonomes, avoir une vie de famille. Je me suis rendu compte que d'autres ont pu accepter pleinement leur handicap, ne passent pas leur temps à se plaindre. Ces rencontres se sont beaucoup faites par des associations.

Le regard du coach

L'acceptation de la situation de handicap prend du temps, et ce temps nécessaire est à respecter. Il correspond effectivement à ce qu'on appelle le « processus de deuil », qui est cyclique, et pendant lequel des réactions de déni, de colère, de tristesse, d'apaisement vont tour à tour émerger en s'atténuant progressivement. L'idéal est d'avoir un espace de parole, confidentiel et « bienveillant », pour pouvoir exprimer ces différents sentiments, et les traverser. Vous pouvez par exemple utiliser la zone libre sur cette page pour faire la liste des solutions possibles pour vous : personnes de votre entourage, associations, psychologue, coach...

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