« Sa médaille, elle doit être en chocolat, non ? », « Sérieusement ?! Des aveugles qui jouent au foot… », « De toute façon le handisport, c'est pas du sport ! ». Les slogans provocateurs de la campagne Coup de sifflet, publiés pour lutter contre les discriminations envers les personnes handicapées dans le milieu sportif, sont sans langue de bois. Diffusée dans le cadre des Jeux paralympiques de Rio 2016, cette opération de communication nationale a été lancée par Patrick Kanner, ministre de la Ville, de la jeunesse et des sports et Thierry Braillard, secrétaire d'État aux sports.
Le sport, valeur centrale
Destinée aux pratiquants, aux dirigeants, aux supporters ainsi qu'au grand public, cette initiative constitue le 4e et dernier volet d'une campagne qui s'attaque également au racisme, à l'homophobie et au sexisme rencontrés dans le domaine du sport. Le Comité paralympique et sportif français, la Fédération française handisport et la Fédération française du sport adapté ont apporté leur contribution, dans le cadre de la mise en œuvre du plan ministériel « Citoyens du sport ». Ce programme, annoncé en 2015, prévoit de financer les « besoins des associations sportives et des publics éloignés de la pratique sportive ».
Une démarche controversée
Sur les réseaux sociaux, les affiches suscitent de nombreux commentaires, notamment de la part de personnes qui s'interrogent sur leur intérêt, estimant que le handisport ne fait pas particulièrement l'objet de railleries. Certains doutent de cette façon de communiquer très « franc parler ». D'autres, à l'inverse, y voient une initiative encourageante. Des réactions parfois vives, sûrement dues au ton agitateur de la campagne. L'objectif de Coup de sifflet, en tout cas, semble limpide : lever le voile sur les plus grands stéréotypes liés au handicap pour mieux les pointer du doigt. « La cohésion nationale est fragilisée par les expériences répétées de mépris, de stigmatisation, d'injustice. Face à cet enjeu, le sport peut véhiculer le meilleur comme le pire, affirme Patrick Kanner. Nous voulons résolument que le sport soit le lieu du meilleur, c'est-à-dire de la fraternité, de la tolérance, du respect des valeurs républicaines. »
En mars 2016, une autre campagne nationale baptisée Dis-moi Elliott, destinée à sensibiliser sur l'autisme, avait fait du bruit sur la Toile. Lancée par le gouvernement à l'occasion de la Journée mondiale de l'autisme (2 avril 2016), elle avait suscité la polémique et l'indignation de plusieurs associations qui reprochaient au réalisateur d'avoir choisi un acteur non atteint de troubles autistiques (lire article en lien ci-dessous).
© Ministère de la Ville, de la Jeunesse et des Sports