Selon la secrétaire d'État chargée des Personnes handicapées, Ségolène Neuville, la France souhaite favoriser une politique du « sport pour tous » dans toutes les fédérations pour faire surgir naturellement des athlètes paralympiques, plutôt que de se concentrer uniquement sur les « champions », comme dans d'autres pays.
Q : Quelle était votre mission aux Jeux paralympiques ?
R : Déjà, encourager nos athlètes français. Pendant longtemps, la politique du handicap c'était d'être dans la compassion alors qu'il faut être à l'inverse de cela. Ils sont des athlètes de haut niveau, qui sont extraordinaires et nous font rêver. Je suis là aussi car j'aimerais qu'on parle plus du handisport et du sport en général. Ces Jeux sont plus médiatisés que les éditions précédentes, France Télévisions a par exemple fait le choix de diffuser beaucoup de compétitions en direct, cela vulgarise le sport paralympique et permet au plus grand nombre, atteint d'un handicap ou pas, de le voir à la télé et se dire que 'c'est possible'. Le sport, c'est pas juste un truc qu'on fait pour gagner des médailles, c'est d'abord bon pour la santé.
Q : Les Français n'ont pas atteint leur objectif, qui était d'intégrer le Top 10. Comment pourrait-on les aider à être plus performants et avoir les infrastructures et le matériel adaptés ?
R: On est dans une phase où on essaye de faire tomber toutes les barrières. Pendant des années, le sport paralympique a été ultra confidentiel. Il faut que l'ensemble des fédérations s'ouvrent au handicap, en lien avec la Fédération handisport et la Fédération du sport adapté ou pas. L'objectif , c'est qu'il y ait des clubs qui accueillent des enfants en situation de handicap partout. Pour cela, nos besoins sont identifiés : c'est l'accessibilité des infrastructures, la formation des encadrants dans toutes les fédérations et l'information. Mon travail, avec le ministère des Sports, c'est de créer les conditions du sport pour tous. En France, on n'a pas la même politique que d'autres pays qui eux sont vraiment axés uniquement sur le recrutement de champions pour récolter des médailles. Ce qu'on souhaite d'abord c'est que tout le monde puisse faire du sport, et n'importe quel type de sport. C'est une politique qui paiera sur la durée, parce que si tous les enfants en situation de handicap se mettent à pouvoir faire le sport de leur choix, on aura des athlètes qui vont émerger.
Q : Dans la candidature de Paris-2024, la part des Paralympiques est-elle importante ?
R : Bien sûr. Nous devons regarder tout ce que nous avons encore à faire pour préparer cette candidature. Un des principaux enjeux sera l'accessibilité pour tous, des JO comme des paralympiques. Dans notre candidature, il faut appuyer là-dessus. Les Jeux de Paris-2024 doivent être vus comme un rendez-vous populaire, avec des familles, des personnes en situation de handicap, des personnes qui ont peu d'argent. C'est ça aussi les valeurs de l'olympisme. Si on organise ces Jeux, il va falloir qu'on développe toutes les disciplines où il n'y a pas ou peu de Français, le volley assis par exemple ou la boccia (un jeu de boules). Ce sport est très développé en Espagne, au Portugal, en Italie mais pas tellement chez nous. Pourtant il est parfait pour les IMC (infirme moteur cérébral), qui ont peu de mouvements ou des mouvements incontrôlés, car c'est un sport de précision, de tactique. Il y a du travail mais ça motive tout le monde.