Y. Bourseaux, après le biathlon, Rio en triathlon handisport

Après une parenthèse dorée durant laquelle il a conquis quatre titres de champion du monde de biathlon, Yannick Bourseaux va retrouver ses premiers amours : le triathlon. La discipline est au programme des Jeux paralympiques de Rio, en 2016.

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Par Olivier Lucazeau

Yannick Bourseaux n'oubliera jamais le 20 août 2004 : un bras disloqué après une chute dans le col de l'Isoard, il revit depuis à coups de défis, et après les JO d'hiver à Turin et Vancouver en biathlon, il vise Rio, pour le premier triathlon paralympique. Le Montluçonnais de 29 ans ne rêvait alors pas aux Jeux olympiques. Puis il y a cette descente à vélo, lors d'un stage avec d'autres partenaires de l'équipe de France de triathlon. « C'était la fin de l'été, j'étais en confiance, et j'ai raté un virage », se souvient-il clairement aujourd'hui, onze ans plus tard, après avoir décroché sa huitième médaille mondiale en paratriathlon, à Chicago (États-Unis). Mais les heures qui suivent sont floues. Aucun souvenir d'avoir basculé par-dessus le parapet, pour terminer sur le toit d'une voiture, dans le lacet en dessous. Neurochirurgie, pour résorber un énorme hématome à la tête, chirurgie, pour réparer les multiples fractures… « La tête est rentrée dans l'ordre, raconte-t-il, mais pas le bras droit, les nerfs ont été disloqués, et les muscles ne répondent plus ou presque. »

Quadruple champion du monde

Dès sa convalescence, il se jure d'être champion du monde handisport de triathlon, un sport où, jusque-là, sa seule médaille comme valide avait été de l'argent aux championnats d'Europe juniors, en 1995. C'est chose faite, dès 2005. Un premier titre mondial, avant ceux de 2006, 2011 et 2012, et quatre autres podiums. 40 ans désormais, Yannick Bourseaux, pourrait être le père du nouveau champion du monde, le Canadien Stefan Daniel, 18 ans. Mais il ne désespère pas de le battre, à Rio. Car, depuis 2006 et Turin, son virus est olympique. Faute de triathlon, il se lance d'abord dans le biathlon : « Le ski de fond, je connaissais, j'en faisais l'hiver, il fallait juste apprendre le tir ». Résultat : une 9e place, quelques semaines après avoir touché une carabine pour la première fois. Puis de nouveaux JO, en 2010, à Vancouver (Canada). « Ensuite, il y avait Sotchi qui se profilait, et là ils annoncent que le triathlon arrive au programme paralympique. D'un coup, j'ai retrouvé la motivation d'un cadet... », explique-t-il, à l'idée d'aller chercher sa première médaille olympique à Copacabana. Il ne sera pas le seul de l'équipe de France de paratriathlon à viser un podium à Rio. Stéphane Bahier, vice-champion du monde vendredi à Chicago, Elise Marc 5e, Maxime Maurel et Gwladys Lemoussu, 6e : chacun, dans leur catégorie, peut espérer un podium.

Une participation en cyclisme ?

« L'avantage du paratriathlon, c'est qu'il y a plusieurs médailles à gagner », et pas une seule, comme chez les valides, « car il faut différencier entre les handicaps », explique Yannick Bourseaux. Catégorie PT1, pour les paraplégiques et tétraplégiques par exemple, incapables de pédaler, qui utiliseront un vélo à main pour l'épreuve cycliste et un fauteuil roulant pour l'épreuve de course à pied ; PT2, pour les athlètes amputés au-dessus du genou ; PT3, pour les amputés au-dessous du genou ; PT4, pour les personnes victimes de déficience aux membres supérieurs ; et PT5, pour les aveugles et malvoyants, qui nagent, roulent et courent en tandem. Un catalogue à la Prévert qui fait sourire Yannick et Gwladys, tous deux PT4. « De toutes façons, moi, mon handicap, je ne le vois pas », explique la jeune femme de 26 ans, vendeuse au rayon montagne et randonnée chez Décathlon et paratriathlète depuis deux ans, après avoir été nageuse. Boulimique, Yannick Bourseaux espère même pouvoir faire les Jeux Paralympiques de Rio en cyclisme. « On m'a proposé de m'aligner en contre-la-montre et dans l'épreuve sur route, explique-t-il. Pourquoi pas ? » Pourquoi pas, en effet : le compteur de son vélo l'a flashé à 48 km/h dans la ligne droite, face au skyline de Chicago. Isoard ou pas, il sait toujours appuyer sur les pédales.

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