Le défi est de taille. 1 580 enfants et plus de 4 500 adultes sont actuellement placés dans des établissements en Belgique, faute de structures adaptées en France. Au moins 47 000 personnes handicapées sont aussi sur liste d'attente pour le seul réseau de l'Unapei qui regroupe les associations de personnes handicapées mentales et leurs familles.
Déploiement progressif d'ici fin 2017
La journée du 10 novembre 2015 doit être lancée par Denis Piveteau, auteur du rapport « Zéro sans solution » qui insistait sur le devoir collectif de permettre un parcours de vie sans rupture pour les personnes en situation de handicap et leurs proches, et par Marie-Sophie Desaulle, chargée du pilotage de ce projet baptisé « Une réponse accompagnée pour tous ». Les représentants des départements pionniers qui ont fait acte de candidature, du Haut-Rhin à la Drôme, en passant par la Côte d'Or, le Morbihan, la Sarthe, la Loire ou le Pas-de-Calais, et les quatre pilotes des quatre axes du projet doivent échanger autour de tables rondes avant la clôture par la secrétaire d'État, Ségolène Neuville, en fin d'après-midi. Avec ces 23 départements, il ne s'agit pas « d'une expérimentation mais d'un déploiement progressif par vague. L'objectif, c'est qu'à fin 2017 tout le monde puisse mettre en œuvre le dispositif », explique Marie-Sophie Desaulle.
Une réponse individualisée pour chacun
Le but de cette réforme organisationnelle et de pratique professionnelle est de proposer une réponse individualisée à chaque personne handicapée. Comment y parvenir ? Chaque mois, les pilotes des 4 axes devraient se réunir et échanger, notamment sur les changements de pratique. Il sera proposé aux organismes en charge de construire un plan d'accompagnement global (PAG) pour chaque personne handicapée le nécessitant et de désigner un coordinateur. Ce plan d'accompagnement global ne pourra se faire sans l'accord de la personne concernée. Quant aux établissements, ils auront l'obligation de motiver leur refus. Ce qui est nouveau.
15 millions d'euros débloqués : insuffisant ?
Les familles, les personnes handicapées, ceux qui suivent un jeune par exemple, seront autour de la table pour que l'orientation des enfants ou adultes vers une structure corresponde à leurs besoins. Auparavant, « on tentait de faire entrer une personne dans une case au lieu d'adapter la case à la personne », relève Marie-Sophie Desaulle. Mi-octobre, Ségolène Neuville a annoncé le déblocage de 15 millions d'euros en 2016 pour créer des places dans des établissements existants et développer des services à domicile, une enveloppe jugée insuffisante par les associations au regard des besoins (article en lien ci-dessous).