Si vous lisez, « La Région modernise tous ses transports. Elle aide aussi les pauvres et les jeunes à voyager. », vous allez être un peu surpris par le minimalisme du propos. Mais d'autres en seront certainement soulagés. Ce sont les personnes avec un handicap mental qui peinent parfois à comprendre la complexité de certains textes.
Des textes retranscrits par des ESAT
Parce que le droit à l'information est essentiel pour tous, après la ville de Paris qui interprète les débats du Conseil de paris en langue des signes pour les personnes sourdes (article en lien-ci-dessous), c'est au tour de la Région Ile-de-France d'initier une démarche pour rendre accessible son magazine au plus grand nombre et en particulier aux personnes en situation de handicap mental. Une version numérique du magazine « Île-de-France » (en ligne dans le lien ci-dessous) est en effet désormais transcrite en langage « Facile à lire et à comprendre ». C'est la première collectivité à s'engager dans une telle démarche. Elle est accompagnée dans ce projet par l'UNAPEI (Union de personnes handicapées mentales), qui défend âprement ce procédé, et les ESAT (Établissements et services d'aide par le travail) de Carrières-sur-Seine et de Chatou, tous deux dans les Yvelines. Ce sont leurs travailleurs handicapés qui relisent, aident à la réécriture et valident tous les textes. De nombreux thèmes, d'actualité ou non, y sont abordés : la candidature de Paris aux JO en 2024, la laïcité dans les lycées et même la culture du cresson…
Le facile à lire et à comprendre, c'est quoi ?
Destiné à favoriser l'accès à l'information aux personnes présentant un handicap mental, le langage « Facile à lire et à comprendre » est basé sur trois grands principes. Tout d'abord le respect de règles syntaxiques et lexicales visant à simplifier les propos : phrases courtes, vocabulaire basique, abandon des termes abstraits et des métaphores… Ensuite, le respect de règles typographiques, notamment le choix d'une police d'écriture simple de type Arial ou l'utilisation de caractères de grande taille. Enfin, l'illustration de chaque propos par des images figuratives ou des pictogrammes. Si cette démarche est élaborée avec et pour des personnes présentant un handicap intellectuel, elle intéresse un plus large public de Franciliens n'ayant pas une maîtrise parfaite de la langue française.