La nouvelle présidente de région Ile-de-France, Valérie Pécresse, a proposé de faire de l'emploi des personnes handicapées une « grande cause régionale 2016 ». Le 18 février 2016, le conseil régional a approuvé, en partant du constat suivant… Le marché du travail francilien reste encore trop largement fermé aux personnes handicapées ; 50 000 d'entre elles sont sans emploi. Chez les plus de 55 ans, leur taux de chômage est deux fois plus élevé que pour le reste de la population (48% contre 23%). Même écart chez les demandeurs d'emplois peu qualifiés (34% chez les personnes handicapées contre 18% pour le reste de la population). Et seuls 20% des établissements franciliens respectent l'obligation d'au moins 6% de travailleurs handicapés, contre 31% en moyenne en France. Quelles conséquences ? Un grand nombre renonce à chercher du travail.
Réduire les inégalités
« En érigeant l'emploi des personnes en situation de handicap en grande cause régionale 2016, le Conseil régional s'engage à réduire ces inégalités, explique le communiqué. Tous les leviers régionaux disponibles seront mobilisés, notamment les structures participant au service public régional de l'emploi et à celui de l'orientation, en particulier les Cap emploi. » La région a défini plusieurs priorités : augmenter le niveau de qualification des personnes en situation de handicap en élaborant un programme régional dédié dans le courant de l'année, favoriser l'accès aux stages et aux formations en apprentissage des jeunes, renforcer le partenariat de la région avec l'Agefiph (Fonds pour l'insertion des personnes handicapées dans le privé) lui permettant de s'appuyer sur l'offre de formation qualifiante de la Région ou encore promouvoir la création d'entreprises par les personnes handicapées dans le cadre de l'économie sociale et solidaire (ESS). Pour soutenir les employeurs, l'activité économique et l'innovation, une campagne de sensibilisation sera lancée à destination des entreprises et employeurs franciliens, prioritairement les TPE et PME.
Une région exemplaire ?
L'Ile-de-France souhaite montrer l'exemple en atteignant d'ici la fin de cette mandature, la part réglementaire de 6 % de collaborateurs handicapés dans ses effectifs. Enfin, pas tout de suite, en 2021 ! Par ailleurs, elle entend favoriser l'innovation technologique au service de l'accessibilité et de l'autonomie, soutenir le développement de la robotique et de la maison connectée dans les incubateurs aidés par le conseil régional. Elle veillera par ailleurs à l'accessibilité des lycées dont les locaux lui appartiennent et incitera les autres organismes de formation à aller dans ce sens. Enfin, parce qu'il n'y a pas d'emploi sans transport (article en lien ci-dessous), elle affirme vouloir faire de l'accessibilité des transports publics, notamment via le STIF, une priorité.
Un élu en situation de handicap
Selon le Conseil régional, « l'intégration professionnelle des personnes en situation de handicap constitue un enjeu majeur pour la région Ile-de-France, comme vecteur d'insertion sociale et d'égalité entre tous les Franciliens. » Le sujet était d'ailleurs au cœur de la dernière Conférence régionale pour l'emploi, la croissance et l'innovation sociale, qui s'est tenue le 21 mars 2016. La présidente est accompagnée, sur ce dossier, par Pierre Deniziot, neuropsychologue, l'un des très rares conseillers régionaux en situation de handicap. Un élu bien placé pour impulser toute sa dynamique à cet élan ? Ce chantier avait néanmoins été initié par la précédente équipe, socialiste, dans le cadre de l'Agenda 22 (article en lien ci-dessous), un cadre stratégique visant l'accessibilité des 3 millions de Franciliens en situation de handicap à tous les domaines de la vie. Structuré autour de 6 grandes priorités, il proposait déjà 75 fiches-actions et 200 pages de bonnes résolutions ! Autre temps, autres promesses… A suivre !