Juillet 2021. Haraldur Þorleifsson et sa famille se baladent dans les rues de Reykjavik (Islande). Il fait chaud, le petit dernier a soif. Le couple décide de s'arrêter dans une échoppe pour se rafraîchir. Problème, des escaliers barrent la route du père de famille qui circule en fauteuil roulant. « J'ai dû attendre à l'extérieur du magasin, observant les quelques marches qui me séparaient de ma famille », déplore l'Islandais de 45 ans atteint d'une atrophie musculaire génétique. C'en est trop ! Seul sur son trottoir, il lui vient alors une idée. Objectif : installer 100 rampes dans le centre-ville pour faciliter l'accessibilité aux magasins, marchands de journaux, cafés et restaurants. « 100 est un beau chiffre. Je sais que les Islandais aiment les actions avec des objectifs concrets », explique Haraldur.
Pari réussi en 8 mois seulement
L'entrepreneur, qui a plutôt réussi dans les affaires, investit alors 300 000 euros de sa poche et parvient à convaincre la municipalité d'en mettre autant sur la table, tandis que l'Etat et des investisseurs privés rejoignent le projet « Reykjavík ramps up » (lien ci-dessous). Grâce à cette enveloppe, les commerçants de la ville ont pu rembourser jusqu'à 80 % des travaux d'aménagement. Résultat, en moins de huit mois, la capitale islandaise a vu fleurir 101 rampes. Un beau succès, d'autant que la mission a été accomplie avec quatre mois d'avance sur le calendrier initial. A l'échelle de cette ville de 120 000 âmes, les 100 rampes font déjà la différence.
« Certaines personnes m'ont confié que, pour la première fois depuis des décennies, elles avaient pu se rendre en ville en fauteuil ou qu'elles avaient pu tester des restaurants auparavant inaccessibles », s'est félicité Haraldur qui n'a pas prévu de s'arrêter là.
Le promoteur du projet des « 100 rampes » souhaite décupler ce chiffre à travers tout le pays. 1 000 sont prévues ! Et pourquoi pas même à travers le monde. Le concept semble avoir séduit plusieurs villes d'Europe, déjà en négociation avec l'entrepreneur. Dommage, toutefois, qu'il faille attendre l'initiative d'un particulier quand cette responsabilité relève des Etats et des collectivités.