Janvier 2023 : enfin des livres en braille à un prix unique

Les livres en braille sont jusqu'à 5 fois plus chers que leur version classique. Pour dire stop à cette inégalité, le Centre de transcription et d'édition en braille propose dès le 4 janvier 2023 un catalogue avec 2 000 titres à prix unique.

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Avoir accès aux livres lorsque l'on est aveugle n'a pas de prix. Enfin si... Un ouvrage en braille coûte entre trois et cinq fois plus cher qu'un livre classique. D'autant que, sur les 100 000 livres publiés par an, 3 % seulement sont accessibles en braille, selon le Centre de transcription et d'édition en braille (CTEB). La raison ? Un coût de fabrication qui s'élève à 500 euros par livre tactile, notamment à cause du temps passé à la retranscription et l'intervention de spécialistes, de machines particulières et d'un papier spécial. Mais, bonne nouvelle pour les passionnés de lecture, un prix unique du livre va enfin être appliqué aux personnes déficientes visuelles !

Accès direct au livre

Le CTEB propose, à partir du 4 janvier 2023, à l'occasion de la Journée mondiale du braille, un catalogue de plus de 2 000 titres, jeunesse et adulte, en braille au même prix que leur version grand public. Leur prix, jusqu'alors compris entre 60 et 122 euros, oscille désormais entre 11 et 30 euros. C'est une excellente initiative puisque l'accès à la lecture en braille permet aux aveugles et malvoyants qui le pratiquent d'avoir un accès direct (au livre) contrairement à de la lecture audio où on a le prisme de quelqu'un qui lit un ouvrage, se réjouit Bruno Gendron, président de la Fédération des aveugles de France, contacté par l'AFP. D'autre part, « vendre les livres au prix du marché, cela supprime le phénomène discriminatoire vis-à-vis des personnes aveugles et malvoyantes qui devaient payer plus cher pour le même ouvrage », a-t-il ajouté.

Réduire les inégalités

Une initiative « en gestation au sein du CTEB depuis de longs mois » qui met fin à plus de quarante ans d'inégalités. « Si la loi Lang du 10 août 1981 instituait un prix unique du livre en France, elle ne s'appliquait pas à tous », confie Marie-Françoise Dubois-Sacrispeyre, présidente du CTEB. « A défaut de pouvoir s'appuyer sur les lois, les associations se démènent pour réduire ces inégalités », poursuit la Fédération des aveugles de France, dont plusieurs de ses membres sont parties prenantes du CTEB. Créé en 1982, un an après la loi Lang, le Centre de transcription et d'édition en braille, à la fois association, imprimerie et librairie braille, « s'efforce de mettre l'accès à la culture et à l'information à la portée de tous », avec l'appui financier d'entreprises, de collectivités territoriales et du ministère de la Culture. Il édite ainsi 150 ouvrages par an.

Trouver d'autres aides pour continuer

« A l'heure où le coût du papier et de l'énergie explosent, où le pouvoir d'achat est restreint par l'inflation, l'effort pour mettre en place cette mesure est un symbole fort et une première importante dans le monde du handicap visuel et de l'égalité des chances », se félicite l'association. « C'est un pari audacieux », ne cache pas à l'AFP la directrice du centre, Adeline Coursant, car son institution n'a la capacité de financer ce changement de prix que pour une, voire deux années. « Il faudra rapidement trouver des aides pour pouvoir continuer », précise-t-elle.

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"Tous droits de reproduction et de représentation réservés.© Handicap.fr. Cet article a été rédigé par Clotilde Costil, journaliste Handicap.fr"
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