Une semaine après avoir quitté Pyeongchang, une moisson record de médailles autour du cou, la délégation paralympique française s'est félicitée le 24 mars 2018 à Chamrousse (Isère) de "l'engouement" autour de leurs exploits grâce à la médiatisation de la compétition. Après "l'immense pas en avant" réalisé en 2014 à Sochi (Russie), où les Jeux paralympiques d'hiver avaient été retransmis pour la première fois, l'ensemble des médaillés et leur staff ont salué cette continuité médiatique, qui s'est encore "amplifiée" en Corée. "
Former de jeunes athlètes
"On espère bien entendu que nos performances auront contribué à éveiller davantage les consciences et suscité des vocations", souligne Christian Femy, le directeur sportif ski et snowboard de la Fédération française handisport (FFH). "Le problème, c'est que nos disciplines sont très techniques. Aussi, il faut disposer de structures très pointues pour former des jeunes athlètes aux profils très différents en raison de leur handicap. Or, nous ne pouvons aujourd'hui pas répondre à toutes les demandes", déplore-t-il. Le coach des athlètes tricolores rappelle que depuis quatre ans, les moyens mis à leur disposition se sont "professionnalisés" mais ils doivent encore fructifier "à la base", dans les écoles, "où l'on manque encore d'expertise au sujet du handisport". "Il faudrait aussi que nous puissions être plus souvent associés aux structures des valides pour avancer", ajoute-t-il.
Faire carrière dans le ski
"On n'est plus aujourd'hui des handicapés qui font du sport mais des sportifs qui ont un handicap", analyse Benjamin Daviet, cinq fois médaillé, saluant "la belle image véhiculée" lors des Jeux. La délégation française espère également que la médiatisation de ses exploits, et notamment ceux de Marie Bochet, quadruple médaillée d'or à Pyeongchang, ont permis au grand public de se familiariser avec les différentes formes de handicap. Benjamin Daviet souligne la dimension "pédagogique" des commentaires des journalistes de France Télévisions, qui ont su "expliquer les choses". "Il y a aujourd'hui une plus grande expertise du spectateur. Les gens se sont rendu compte que l'on dispute de vraies compétitions", renchérit Thomas Clarion, médaillé d'or et de bronze en ski de fond. "Aujourd'hui, les jeunes handicapés peuvent faire carrière dans le ski. Avant, c'était impossible."
© Grégory Picout