Handicap.fr : Qu'attendez-vous de cette 2e édition par rapport à l'année précédente ?
Xavier Kergall : D'abord, plus de business pour les EA (entreprise adaptée) et les ESAT (établissement et service d'aide par le travail) qui seront présents, puisque notre objectif premier est de leur apporter des achats et des contrats. Cette année, ils seront 120 ; c'est un véritable challenge. Ensuite, nous souhaitons sensibiliser beaucoup de PME (petites et moyennes entreprises) et de TPE (très petites entreprises) sur les enjeux du handicap dans l'emploi, leur permettre d'acquérir une plus grande maturité sur cette question. Beaucoup d'entre elles sont moins alertes et ne voient encore le sujet du handicap que comme une contrainte. Nous devons leur montrer qu'il s'agit en fait d'une grande source d'opportunités à la fois sociétales, managériales et économiques, puisqu'elles seront amenées à découvrir les fournisseurs du secteur protégé et adapté. Et ce secteur ne comprend pas uniquement les espaces verts et la blanchisserie.
H.fr : La sensibilisation doit également se faire auprès des chargés de recrutement.
XK : Cela fait partie des autres objectifs du salon : interpeller les managers qui ne savent pas tous, par exemple, ce qu'est un ESAT. Notre devoir est de les informer. Nous souhaitons sensibiliser les responsables de ressources humaines à l'accompagnement de collaborateurs en situation de handicap. Le sujet est complexe ; il faut donc leur apporter une grille de lecture. L'idée est de conforter les responsables de mission handicap, de les aider dans leur exercice de communication au sein des grandes entreprises. Nous souhaitons trouver les éléments qui peuvent les valoriser intelligemment auprès des directions générales.
H.fr : Le salon s'étoffe pour cette nouvelle édition. Cela représente-t-il, selon vous, un intérêt grandissant pour le handicap dans le monde de l'entreprise ?
XK : Je ne suis pas certain qu'on puisse parler d'un « intérêt grandissant ». Par contre, nous pouvons aujourd'hui le stimuler grâce à de nouveaux acteurs de plus en plus nombreux, du côté des médias, des start-up, des porteurs de projets novateurs, etc. Chez Les Échos, les entreprises constituent une grande partie de nos audiences et de nos lecteurs et, comme le handicap fait partie de la RSE (responsabilité sociale de l'entreprise), elles ne peuvent que davantage s'intéresser à ce sujet. Du point de vue de l'innovation technique, beaucoup de choses se mettent en place depuis quelques années, notamment grâce à l'évolution des nouvelles technologies.
H.fr : Justement, quels types de projets seront mis en avant ? S'agit-il de solutions purement techniques ?
XK : Le programme est très riche. Nous avons sélectionné 15 projets différents (lire article en lien ci-dessous), dont les services proposés varient, entre applications novatrices, utilitaires, start-up inventives, technologies basées sur la notion d'homme augmenté… Pour les sélectionner, plusieurs critères : l'innovation devait être intéressante et comprendre, potentiellement, un modèle économique ainsi qu'une présentation commerciale qui donnent envie. En clair, une sorte de tremplin et de plateforme pour attirer les investisseurs.
H.fr : Les élections présidentielles approchent. Certains candidats ont-ils confirmé leur présence ?
XK : Les équipes de Benoît Hamon, Emmanuel Macron et François Fillon ont répondu positivement, comme lors du dernier Salon des entrepreneurs. Nous attendons d'autres réponses mais sensibiliser les candidats à la question du handicap dans le monde professionnel fait également partie de nos priorités.
H.fr : Le Salon bénéficie en tout cas d'une grande visibilité.
XK : Je ne vois pas pourquoi ce salon ne pourrait pas devenir un rendez-vous majeur sur le plan européen sur le thème du handicap en entreprise. Nous l'avons créé pour ouvrir les yeux de tous nos collaborateurs. De grands groupes seront présents cette année, dont le comité de direction du Parisien, celui des Échos bien sûr, une partie de LVMH... C'est une belle vitrine qui prouve qu'il y a beaucoup à faire. J'espère que les 3 000 visiteurs professionnels attendus y trouveront leur compte.