Une révolution scientifique est en marche. La startup franco-américaine Ni2o (Neuron input to output) concocte un bijou technologique d'une valeur inestimable pour les millions de personnes qui souffrent de maladies neurodégénératives dans le monde. L'implant cérébral « Kiwi » promet de traiter les troubles majeurs du cerveau tels que la maladie de Parkinson, Alzheimer, ainsi que les Toc (troubles obsessionnels compulsifs), la dépression, de réduire le déficit d'attention... Mais pas que !
Paris : terre d'accueil du projet
C'est à Paris, au cœur de l'Institut du cerveau et de la moelle épinière, que les chercheurs ont ouvert leur centre de recherche et opérations le 18 octobre 2018. Leur chef de file : Newton Howard, co-fondateur de Ni2o. Le prototype se trouve quelques étages plus haut... Intrigant mais, malheureusement, impossible de le voir. En contrepartie, quelques clichés ; la puce fait la taille d'un grain de riz et pèse moins de deux grammes. L'implantation se fait à travers la cavité nasale et dure environ deux heures, contre quatorze heures pour l'intervention existante par craniotomie, qui nécessite de découper les os du crâne. Un procédé moins invasif et nettement plus rapide.
Contrôler les neurones
« Une fois implanté, Kiwi permet de réduire les effets des maladies, grâce à sa couche de nanocarbone qui recrée des relations avec les neurones pour réparer la partie du cerveau ou de la mémoire endommagée », tente de vulgariser Newton Howard. Avec le software, on va pouvoir contrôler les neurones pour leur envoyer le bon signal et ainsi arrêter/prévenir les symptômes de la maladie (perte de mémoire, tremblements). Le médecin, quant à lui, peut consulter les données du patient sur une application mobile, pour un suivi en temps réel.
Apprendre une langue en 30 min
Au-delà du champ du handicap, Kiwi permettrait d'améliorer les capacités cognitives, de mémorisation et de calcul de l'Homme. Newton Howard explique : « L'Homme régresse. Nous souhaitons l'aider à recouvrer ses pleines capacités. Nous préférons donc parler d'Homme réparé plutôt que d'Homme augmenté. Nous ne créons pas de cyber-humain, nous lui offrons simplement la possibilité de jouir (à nouveau) pleinement de ses capacités cognitives. » « It's beyond the science-fiction », s'émerveille-t-il. Littéralement, « c'est au-delà de la science-fiction ». Kiwi pourrait, par exemple, permettre d'apprendre une nouvelle langue en trente minutes. Vous avez dit fascinant ? Cédric Villani, député et lauréat de la plus haute distinction mondiale en mathématiques, la médaille Fields, est présent. Au terme d'un discours enflammé, il remercie chaleureusement Ni2o pour cette « incroyable avancée dans le domaine de l'intelligence artificielle ».
Recherche financements
Les phases d'études validées, l'heure est à l'expérimentation. Mais elle nécessite des moyens ; l'équipe cherche donc des financements pour accélérer le processus. Elle peut d'ores et déjà compter sur le soutien de Bpifrance (banque d'investissement) et de la startup technologique Novai. L'implant devra tout d'abord faire ses preuves sur des singes et des porcs avant d'être testé sur l'Homme, d'ici deux ans. Sa première cible : la maladie de Parkinson.