Lauréats du CCAH : une décennie de mise en lumière

Ambiance festive pour les 10 ans des Lauréats du CCAH (Comité national coordination action handicap), le 19 juin 2019. Au programme : du partage, des sketchs sans oublier la traditionnelle remise de prix. 4 projets inclusifs ont été récompensés !

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« Ce soir, c'est la fête ! » Le 19 juin 2019, les Lauréats du CCAH (Comité national coordination action handicap) célébraient leur dixième anniversaire. L'occasion de dresser un bilan… En 10 ans : 400 dossiers sélectionnés et 44 projets primés. Le but : mettre en lumière des entreprises qui favorisent la citoyenneté des personnes handicapées alors que « l'invisibilité est une réalité pour nombre d'entre eux », souligne Céline Poulet, secrétaire du Comité interministériel du handicap. Une décennie plus tard, l'objectif, inchangé, se veut encore plus ambitieux. Ses promoteurs ne se contentent plus de vouloir « changer » les pratiques mais entendent « accélérer le changement ». Une cérémonie en grande pompe placée sous le signe de l'inclusion, du partage mais aussi de l'humour.

Entre rires et émotions

« Bonjour, je voudrais faire une demande de subvention pour mon élevage de lapins nains ». En tant que « premier financeur privé du handicap » en France, le CCAH reçoit parfois des demandes loufoques… La soirée est rythmée par certaines d'entre elles (parodiée… ou pas), qui donnent lieu à des sketchs, ainsi que des vidéos des administrateurs en délire. « Ah, qu'est-ce qu'on se marre », lance l'un d'eux. De son côté, Laurent Huyghe, président du CCAH, prévient : « Je vais parler pour ne rien dire car, en tant que président, je suis un peu obligé de faire un discours ». Mais les Lauréats du CCAH ce n'est pas seulement de la rigolade. Pour Patrick Gohet, adjoint au Défenseur des droits en charge des discriminations, « c'est un moment d'émotion, de progrès et d'ingéniosité ». L'heure de la remise des trophées a sonné… Si l'on en croit le jury, les échanges ont été « vifs » et « passionnés ».

Droit pluriel en faveur du droit pour tous

Droit pluriel remporte le prix « Changer le regard ». Cette association prône « l'accès au droit pour tous » et propose des outils pédagogiques destinés à sensibiliser les professionnels de la justice au handicap. Pour sa directrice, Anne-Sarah Kertudo, malvoyante, l'enjeu est de taille : « Il nous faut construire, ensemble, une accessibilité vivante et une justice qui permet à chacun de connaître ses droits, sans discrimination », lance-t-elle. En bref, « créer une révolution culturelle ». L'association a également droit à une mention particulière de Patrick Gohet, qui salue un « travail utile » car le monde du droit « ne connaît pas forcément bien la réalité du handicap ».

Soignons Humains, le patient au cœur du soin

La catégorie « Changer les pratiques » honore des pratiques professionnelles « exemplaires » qui visent à améliorer l'accompagnement des personnes handicapées. Le projet Soignons Humains est sorti du lot grâce à son expérimentation de la méthode Buurtzorg, centrée sur la réponse aux besoins du patient et sur la qualité de son accompagnement. Une innovation « organisationnelle » qui place le patient au cœur du soin. « Nous cherchons à savoir qui il est avant de se focaliser sur sa pathologie », résume l'une des infirmières.

Dysapp, un jeu vidéo sur tablette

Le projet Dysapp, de l'entreprise Tralalère, est distingué dans la catégorie « Changer la vie ». L'objectif est de développer un jeu vidéo sur tablette permettant la pratique de la motricité fine et de la planification visuo-motrice, tout en maintenant la motivation des élèves grâce à un aspect ludique. Ce jeu permet ainsi de repérer de façon précoce les élèves en difficulté et de les accompagner dans leurs apprentissages par une pédagogie adaptée « aux besoins et au niveau de chacun ». Il est actuellement en expérimentation au sein de l'académie de Poitiers.

L'Ouï-Lire, Prix du public

Au cours de la soirée, le public est mis à contribution pour élire son coup de cœur parmi trois entreprises innovantes. Leurs fondateurs ont quatre minutes pour faire leur pitch en direct. La salle plébiscite la librairie L'Ouï-Lire, à Toulouse, qui propose des livres, des bandes dessinées ou encore des romans sur l'histoire des personnes sourdes, écrits par ces dernières ou qui mettent en scène des personnages déficients auditifs (article en lien ci-dessous). A l'origine, deux femmes non-entendantes, animées par une même passion pour la littérature. Si la librairie est spécialisée dans la surdité, elle n'en est pas moins accessible à tous grâce à la présence d'interprètes. Par ailleurs, elle propose également des ouvrages en braille et en facile à lire et à comprendre (FALC). Les co-gérantes rêvent désormais de devenir un centre ressources national sur la surdité et la langue des signes. La librairie dans dix ans ? « Plus de ventes et de partenaires mais en gardant cet esprit familial », répond Nathalie Sécolier. Pour Delphine Agnesin, « pourquoi pas servir de modèle car, pour l'instant, nous sommes la seule librairie de ce type en France, et même en Europe… »

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"Tous droits de reproduction et de représentation réservés.© Handicap.fr. Cet article a été rédigé par Cassandre Rogeret, journaliste Handicap.fr"
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