Connaissances non valides scientifiquement ou obsolètes, approches thérapeutiques non pertinentes, théories psychanalytiques, programme flou, contenu ambigu, malsain... Huit ans après sa première version, la liste noire des formations sur l'autisme (en lien ci-dessous) a été actualisée en décembre 2019 avec le soutien d'Autisme France, portant sur les formations dispensées en 2020. Elle concerne des organismes de formation continue, universitaires ou encore des colloques et conférences. Les faits qui leurs sont reprochés ? Toutes seraient non conformes aux recommandations de la Haute autorité de santé (HAS). L'objectif d'une telle initiative est de permettre aux professionnels et aux familles concernées d'éviter les structures qui diffusent des informations « erronées », voire « dangereuses ».
Persistance des contenus psychanalytiques
Des interventions précoces, globales, coordonnées et personnalisées fondées sur une approche éducative, comportementale, développementale et la mise en place d'outils de communication... Voici, dans les grandes lignes, les recommandations de la HAS concernant la prise en charge des jeunes porteurs d'autisme. Or nombreuses sont les formations qui prétendent donner les clés pour « accompagner » et parfois « soigner » les enfants autistes, via des procédés expérimentaux non reconnus. Une formulation maladroite et néfaste, qui contribue à alimenter les préjugés sur ce trouble et les a conduites à se faire « blacklister ». A leurs côtés, figurent les formations « ne donnant pas suffisamment de détails sur les contenus abordés pour pouvoir en juger de manière certaine mais dont la liste des intervenants, leur qualité et/ou leur discours habituel laissent augurer de contenus peu ou moyennement recommandables ». Mais la critique numéro 1 reste, sans nul doute, la persistance des contenus psychanalytiques qui responsabilisent et culpabilisent bien souvent les parents. Un constat « inquiétant » voire « intolérable » pour de nombreuses associations et spécialistes.
A contrario, la liste verte regroupe une cinquantaine de formations qui affichent des contenus exclusivement « ou presque exclusivement » conformes aux recommandations de la HAS. A noter : se former coûte cher, et peu de formations sont éligibles à un financement par l'Etat, via Pôle emploi ou le Compte personnel de formation, par exemple. Pour la prochaine version, pourquoi pas une liste rouge des formations les plus onéreuses ?