« Un chez-soi d'abord » est un dispositif qui part du principe que le logement, droit fondamental, sert de tremplin pour faciliter les soins et l'inclusion sociale. Il propose l'orientation directe vers un logement stable, ordinaire, en assurant à ses bénéficiaires un accompagnement soutenu par une équipe médico-sociale pluridisciplinaire, sans passer obligatoirement par un centre d'hébergement temporaire. Il concerne les personnes en grande précarité qui, pour 30%, sont atteints de troubles psychiques sévères. Ce programme est évalué depuis quatre ans dans quatre agglomérations (Lille, Marseille, Toulouse et Paris).
Généralisation décrétée
Un décret publié le 30 décembre 2016 (en lien ci-dessous) annonce la généralisation de ce dispositif. Selon Marisol Touraine, ministre des Affaires sociales et de la Santé, Emmanuelle Cosse, ministre du Logement, et Ségolène Neuville, secrétaire d'État chargée des Personnes handicapées et de la lutte contre l'exclusion, il « permet d'apporter une réponse nouvelle à la question persistante des publics sans-abri (…). Quatre ans après l'accès au logement de la première personne, les résultats de l'évaluation scientifique du programme sont sans ambiguïté. »
Des résultats encourageants
Réalisée à partir du suivi de 700 personnes, une étude (en lien ci-dessous) démontre à la fois l'amélioration de la situation des bénéficiaires, mais aussi l'optimisation des moyens mobilisés par les pouvoirs publics : une baisse significative du nombre de symptômes, une réduction de moitié des durées d'hospitalisation pour les personnes logées et accompagnées comparées au groupe témoin et enfin une meilleure inclusion sociale et plus grande autonomie.
Pour un coût inférieur
Les ministères des Affaires sociales et du Logement soutiendront la généralisation de l'évaluation en 2017 à hauteur de 6 millions d'euros. Les Agences régionales de santé (ARS) lanceront des appels à projets dans les mois à venir pour déployer ce programme sur l'ensemble du territoire national : 16 nouveaux sites seront ainsi intégrés entre 2018 et 2020 pour atteindre un objectif de 2 000 places ouvertes. Le coût est estimé entre 14 000 et 15 000 euros par an et par personne, inférieur à la prise en charge habituelle.
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