Des débats, des conférences, des « échanges de bonnes pratiques »… Lorsqu'il s'agit de parler inclusion scolaire du handicap, les propositions fusent. Les actes, eux, se font plus rares. Dernière annonce en date ? Le 4 décembre 2017, le ministre de l'Éducation nationale Jean-Michel Blanquer et la secrétaire d'État en charge du handicap Sophie Cluzel annoncent dans un communiqué de nouvelles mesures en matière d'accès à la scolarité pour les enfants en situation de handicap. Un plan ambitieux qui invite à former les enseignants et à encourager différents aménagements, de la maternelle au lycée.
Plus de 11 000 nouveaux AESH
Ce « plan de transformation » s'articule autour de six grands axes : « mieux informer, former et accompagner les enseignants », « multiplier et diversifier les modes de scolarisation », « veiller à ce que les élèves sortent de l'école avec un diplôme ou une certification professionnelle », « adosser l'offre médico-sociale à l'école de la République », « améliorer le recrutement et l'organisation du dispositif d'accompagnement des élèves handicapés » et « transformer durablement l'accompagnement des élèves en situation de handicap ».
Parmi les mesures annoncées, on remarque l'annonce de la création de plus de 11 000 AESH (Accompagnants d'élèves en situation de handicap) au budget 2018, soit 4 800 de plus que l'engagement de la conférence nationale du handicap de 2016.
« L'ensemble de ces mesures se fera en dialogue avec les partenaires concernés et dans une démarche d'essaimage des « bonnes pratiques » territoriales et des modèles inclusifs européens, précise le communiqué. Une saisine du CNCPH (Conseil national consultatif des personnes handicapées) pour contribution sera effectuée dès décembre 2017. »
Aménagements et accessibilité numérique
les ministres proposent par ailleurs la mise en place d'une formation initiale et continue renforcée sur la compréhension du handicap et les adaptations scolaires. Ils promettent par ailleurs la création de 250 unités localisées pour l'inclusion scolaire (ULIS) supplémentaires dans les lycées d'ici la fin du quinquennat. Une initiative bienvenue quand on sait qu'aujourd'hui, parmi les 300 000 élèves handicapés scolarisés à l'école, seuls 10% sont au lycée (57% dans le primaire, 33% au collège) « qu'il soit général ou technique », rappelle le communiqué.
La prévention de l'échec scolaire, la simplification et l'aménagement du passage d'examens, l'accessibilité numérique et l'inspection des disparités territoriales figurent également parmi les propositions évoquées. Reste à voir à quelle échelle et dans combien de temps celles-ci pourront être appliquées sur le terrain.
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