"Ne restez pas sourds à nos revendications", était-il écrit sur les pancartes des manifestants. Il s'agit de la troisième mobilisation depuis avril à l'appel des syndicats des instituts des jeunes sourds et aveugles, qui réclament une "vraie concertation" (articles en lien ci-dessous).
Des mesures trop rigides
La secrétaire d'Etat chargée des Personnes handicapées, Sophie Cluzel, prévoit l'intégration d'un plus grand nombre d'élèves handicapés de ces instituts en "milieu ordinaire" pour développer "l'école inclusive", notamment en formant davantage d'AESH (accompagnants des élèves en situation de handicap). Des mesures "trop rapides" selon Thierry Klein, professeur de langue des signes française à Metz : "Un enfant sourd ou aveugle doit être constamment accompagné par un professionnel, pas par des AESH". Ces derniers sont insuffisamment formés, a souligné Youssef Alami, professeur de mathématiques à l'Institut national de jeunes sourds de Paris. "Nous avons plus de 1 000 heures de formation, alors que les AESH n'en ont qu'une soixantaine", a-t-il fait valoir.
Plus de 1 000 élèves au total sont scolarisés dans les quatre instituts nationaux des jeunes sourds (INJS) et à l'Institut national des jeunes aveugles (INJA), ce qui représente 9,2% des jeunes sourds et 3,6% des enfants aveugles.