"Mais comment un acte qui supprime la vie innocente peut-il être thérapeutique, civil ou tout simplement humain?", a demandé le pape François lors de l'homélie prononcée lors de sa traditionnelle audience sur la place Saint-Pierre le 10 octobre 2018 à Rome.
Interrompre la grossesse en cas de handicap ?
Le souverain pontife a fustigé "la dépréciation de la vie humaine", en raison des guerres, de l'exploitation de l'homme et de l'exclusion. Avant d'ajouter à cette liste l'avortement "au nom de la sauvegarde d'autres droits". Pour le pape, "la violence et le refus de la vie" viennent de "la peur", évoquant les enfants à naître avec un handicap, il a critiqué les conseils donnés aux parents d'interrompre la grossesse. "Un enfant malade est comme chaque nécessiteux de la terre, comme une personne âgée qui a besoin d'assistance, comme tant de pauvres qui ont du mal à joindre les deux bouts", a-t-il jugé, en estimant qu'il s'agissait aussi d'un "don de Dieu capable de te sortir de l'égocentrisme".
Un eugénisme en gants blancs
En juin 2018, le souverain pontife avait déjà comparé l'avortement pratiqué en cas de handicap du foetus à un eugénisme "en gants blancs" comme celui pratiqué par les "Nazis" (article en lien ci-dessous). "Au siècle dernier, tout le monde était scandalisé par ce que faisaient les nazis pour veiller à la pureté de la race. Aujourd'hui nous faisons la même chose en gants blancs", avait déclaré le pontife argentin. "Pourquoi ne voit-on plus de nains dans les rues ? Parce que le protocole de nombreux médecins dit : il va naître avec une anomalie, on s'en débarrasse", avait-il ajouté. "Est-il juste d'éliminer une vie humaine pour résoudre un problème?", a demandé le pape argentin aux fidèles rassemblés sur la place, comparant l'interruption volontaire de grossesse au recours à "un tueur à gages".