"Histoires paralympiques, de l'intégration sportive à l'inclusion sociale", du 11 juin au 29 septembre 2024, montre le changement de regard de la société sur le handicap à travers l'évolution du mouvement paralympique. Lancée en amont des Jeux paralympiques de Paris (28 août-8 septembre), les premiers qui auront lieu en France, cette exposition fait partie de l'Olympiade culturelle, une programmation artistique qui se déploie autour des JOP.
Les débuts entre mutilés de guerre
Pionnier, un médecin, le Dr Ludwig Guttmann, organise en 1948 une compétition sportive dans la cour de l'hôpital de Stoke Mandeville, en Grande-Bretagne, pour les mutilés de guerre qu'il soigne. "L'objectif est sanitaire : il s'agit d'assurer la survie de blessés, jeunes, qui mouraient rapidement de septicémie", explique Pierre-Olaf Schut, conseiller scientifique de l'exposition. A partir des années 1950, des délégations étrangères rejoignent les "jeux de Stoke", qui prennent une dimension plus compétitive.
L'intégration à l'olympisme
Le paralympisme est intégré à l'olympisme à partir des années 1980. Des compétitions se rapprochant des épreuves des valides sont organisées. "L'idée est qu'une personne en situation de handicap peut avoir une pratique sportive", explique M. Schut. Troisième étape : l'invention de disciplines spécifiques, comme le cécifoot, le basket fauteuil, le goal-ball (sport de ballon pour non-voyants et malvoyants), la boccia (apparentée à la pétanque), etc.
Focus sur les capacités !
"Ce que les Jeux paralympiques incarnent alors, c'est l'inclusion de personnes autrement capables dans notre société et un changement de regard : on regarde ce que la personne est capable de faire, dans le sport, mais aussi dans la vie, dans l'emploi", explique M. Schut. "Dans le cécifoot, un joueur professionnel valide n'a pas d'avantage sur la personne handicapée", souligne le professeur d'histoire du sport.
Des performances spectaculaires
"Avec la technique, notamment les lames de course, on peut se demander parfois si l'athlète paralympique n'est pas plus performant que le valide", relève-t-il aussi. Aux Jeux de Londres 2012, avec le slogan "Rencontrer les superhumains", le sportif handicapé est montré comme un superhéros. "On présente les Jeux paralympiques comme un spectacle qui peut dépasser les JO en termes de performances", observe M. Schut.
Expo accessible à tous
L'exposition a été conçue pour être accessible aux personnes handicapées : livret en français Facile à lire et à comprendre (Falc), langue des signes française et internationale, hauteur des vitrines adaptée aux fauteuils roulants... Un parcours multi sensoriel est également proposé au fil de l'exposition. Des dessins tactiles et des objets à toucher, accompagnés de légendes en braille et gros caractères, ponctuent la visite. De même, des contenus en audiodescription sont accessibles via des QR codes facilement repérables.