Face à l'absence de médecins spécialistes et de centres de soins dans le département de l'Indre, la Maison des Oiseaux, accueillant des jeunes adultes atteints d'autisme et d'épilepsie, a conçu un programme de télémédecine du nom de Pégase. « Il permet de relier notre établissement à l'hôpital de Tours », explique Marie-Lucile Calmettes (interview en lien ci-dessous), présidente de l'association À tire d'aile, à l'origine de ce projet.
Un désert médical
« Tours se situe à deux heures et demi de route en voiture de la structure, ce qui mobilise, pour une seule consultation, une journée de notre temps infirmier. Pégase, en s'appuyant sur la télémédecine, nous permet de gagner du temps et de diminuer le stress de nos résidents », explique Véronique Perrier, infirmière au sein de la Maison des Oiseaux. Conçu et pensé en 2012, ce programme expérimental de télémédecine prend forme en 2014 pour les consultations en psychiatrie et neurologie de tous les résidents de l'établissement.
Un premier bilan positif
Quatre ans après, il a conquis les résidents et le personnel. « On fait venir virtuellement le médecin chez eux, ils restent dans leur environnement donc la consultation se déroule de façon tout à fait sereine et positive », poursuit la présidente de l'association. Le programme permet ainsi d'éviter les déplacements coûteux et traumatisants, propose des consultations plus efficientes et répond à la problématique de l'accès aux soins des personnes autistes en institution ou à domicile. Ainsi, les vingt-quatre adultes accueillis bénéficient d'un suivi médical du même niveau que celui existant dans les grandes villes.
Un dispositif récompensé par l'Ocirp
Soutenu par Malakoff Médéric, Pégase est aujourd'hui un exemple en matière de télémédecine en France. À ce titre, il est l'un des lauréats du prix Ocirp 2018 qui récompense les actions des acteurs économiques œuvrant pour l'insertion sociale des personnes en situation de handicap, dans la catégorie « réalisations et partenariat territoriaux ». À long terme, la cheffe du projet régional de télémédecine, Saïda Fkir, désire « que ce soit une expérimentation duplicable dans d'autres structures médico-sociales de la région Centre-Val de Loire. ».
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