Comme tous les ans, chaque 1er avril, les montants de certaines prestations familiales et sociales versées par les caisses d'Allocations familiales (Caf) sont revus à la hausse. En 2019, dans un contexte social tendu où le pouvoir d'achat des plus modestes est au cœur des revendications, les bénéficiaires devront pourtant se serrer la ceinture puisque cette revalorisation est minime, 0,3%, bien en-deçà de l'inflation estimée à 1,6 % sur les douze derniers mois.
Economiser 400 millions d'euros
Comme l'indique un rapport sénatorial, cette mesure « déroge […] à la règle selon laquelle les prestations sont revalorisées annuellement au niveau de l'inflation constatée sur l'année précédente ». Une hausse « de 0,3 % […] constituera une perte de pouvoir d'achat pour les allocataires, compte tenu des prévisions d'inflation pour 2018, 2019 et 2020 », écrivent les auteurs. Pour ces trois années, le gouvernement attend une hausse des prix de respectivement 1,6 %, 1,3 % et 1,4 %. Décidée par le gouvernement et votée par le Parlement, cette mesure vise à économiser 400 millions d'euros au global cette année sur l'ensemble des prestations familiales. Le premier versement intégrant ces nouveaux montants s'effectuera à partir du mois de mai.
AEEH et ses compléments
Dans le champ du handicap, cela concerne en premier lieu l'AEEH (allocation d'éducation de l'enfant handicapé). Cette prestation destinée à compenser les frais d'éducation et de soins apportés à un enfant en situation de handicap de moins de 20 ans est versée à la personne qui en assume la charge. Elle passera ainsi à 132,21 euros par mois (contre 131,81 en 2018). Elle n'est pas soumise à condition de ressources et peut être complétée, dans certains cas, d'un complément d'allocation.
Voici les montants 2019 de son complément, selon la catégorie :
1ère : 99,16 €
2ème : 268,55 €
3ème : 380,11 €
4ème : 589,04 €
5ème : 752,82 €
6ème : 1 121,92 €
La majoration spécifique pour parent isolé d'enfant handicapé peut également être accordée, au minimum à partir du deuxième complément de l'AEEH.
2ème : 53,71 €
3ème : 74,37 €
4ème : 235,50 €
5ème : 301,61 €
6ème : 442,08 €
Ces deux allocations ne sont pas soumises au prélèvement de la CRDS (Contribution à la réduction de la dette sociale).
Pension invalidité à la diète
Les pensions d'invalidité et les rentes d'accident du travail-maladies professionnelles ne sont pas épargnées avec également une revalorisation de 0,3 %, tout comme la majoration pour aide constante d'une tierce personne et le capital décès.
L'ASI augmente de 1.6 %
Seule l'allocation supplémentaire d'invalidité (ASI) échappe à la diète, avec une hausse de 1,6%, correspondant à l'inflation réelle. Elle est accordée, sous conditions de ressources, aux pensionnés d'invalidité ayant de faibles ressources (moins de 8 670,46 euros par an pour une personne seule).
L'AAH stagne
De son côté, l'AAH n'augmente pas d'un centime, comme c'est pourtant d'ordinaire le cas à cette date. Mais cela s'explique par le fait que l'Allocation adulte handicapé a bénéficié de deux revalorisations exceptionnelles, en deux temps, au 1er novembre 2018 (plus 41 euros) et au 1er novembre 2019 (plus 40 euros). Actuellement d'un montant de 860 euros, elle atteindra alors 900 euros d'ici 7 mois.
© Stocklib/Wavebreak Media Ltd