+ 65 ans : une espérance de vie sans incapacité en baisse

Paradoxe : si l'espérance de vie sans incapacité depuis la naissance est en hausse, elle baisse à partir de 65 ans en France, en 2022, a fortiori pour les femmes, selon la Drees. L'Hexagone reste toutefois au-dessus de la moyenne européenne.

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Des seniors jouent au badminton dans un jardin.

En France, les femmes peuvent espérer vivre 65,3 ans sans incapacité et les hommes 63,8 ans. C'est ce qu'on appelle « l'espérance de vie sans incapacité à la naissance ». En 2022, elle est légèrement en hausse, selon une nouvelle enquête de la Drees (Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques), publiée le 22 décembre 2023. En 2018, elle était respectivement de 64,5 ans et 63,4 ans (Lire : Quelle espérance de vie en bonne santé pour les Français ?). 

Au-dessus de la moyenne européenne

A ne pas confondre avec « l'espérance de vie à la naissance », qui a atteint 85,3 ans pour les femmes et 79,4 ans pour les hommes en France, en 2022. Mais parce que ces années supplémentaires ne sont pas nécessairement vécues « en bonne santé », la Drees affine l'analyse du vieillissement des Francçais avec cet indicateur « espérance de vie sans incapacité à la naissance », correspondant « au nombre d'années qu'une personne peut espérer vivre sans être limitée dans les activités de la vie quotidienne ». L'Hexagone se situe au-dessus de la moyenne européenne : +2,5 ans pour les hommes et + 2,8 ans pour les femmes, occupant respectivement les cinquième et sixième rangs.

Espérance de vie sans incapacité à 65 ans en baisse

Il existe un troisième indicateur, qui noircit un peu le tableau... C'est « l'espérance de vie sans incapacité à partir de 65 ans ». En 2022, elle est en baisse, passant de 11,3 (chiffres 2021) à 10,2 pour les hommes, et de 12,6 à 11,8 pour les femmes (Lire : A 65 ans, espoir de vie sans incapacité entre 11 et 13 ans). En 2021*, la France se positionnait toutefois au quatrième rang de l'Union européenne pour les hommes, soit 1 an et 10 mois au-dessus de la moyenne, et décrochait la troisième place pour les femmes avec un indicateur supérieur de 2 ans et 8 mois.

Une baisse pérenne ?

La pandémie causée par le Covid-19 a eu une incidence forte sur l'évolution de ces indicateurs. En 2020, les espérances de vie à la naissance ont baissé, alors que les espérances de vie sans incapacité stagnaient. « En 2021 et 2022, les espérances de vie augmentent à nouveau légèrement, sans revenir à leur niveau d'avant l'épidémie mais les espérances de vie sans incapacité connaissent des évolutions très heurtées : elles augmentent fortement en 2021 pour baisser en 2022 », détaille la Drees. Selon elle, la hausse de 2021 a pu être provoquée par les circonstances exceptionnelles causées par la pandémie. En effet, « les personnes souffrant de problèmes de santé peuvent s'être senties moins limitées que dans des circonstances plus habituelles car toute la population était restreinte dans ses activités », estime-t-elle. La baisse de 2022 correspondrait alors à un retour à la normale. Autre théorie : les évolutions observées l'année dernière sont « le signe d'un changement de tendance pour cet indicateur, qui s'orienterait désormais à la baisse ». Rendez-vous l'année prochaine pour confirmer l'une de ces deux hypothèses.

* Année la plus récente pour laquelle les données d'espérance de vie sans incapacité sont disponibles pour tous les pays européens

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"Tous droits de reproduction et de représentation réservés.© Handicap.fr. Cet article a été rédigé par Cassandre Rogeret, journaliste Handicap.fr"
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