"Nos voix comptent !", "Stop à l'indifférence". Des centaines de personnes handicapées se sont rassemblées, le 9 mars 2022, à Paris et dans une quarantaine de villes en France pour demander aux candidats à la présidentielle de faire du handicap une "vraie priorité" du prochain quinquennat. "Nous demandons que le handicap soit au cœur de la campagne", a expliqué la présidente de l'association APF France Handicap, Pascale Ribes. "C'est une question de cohésion sociale qui concerne tout le monde et, pour le moment, les candidats n'en parlent pas", a-t-elle dit à l'AFP lors d'un rassemblement place de la Bastille à Paris.
23 millions d'oubliés ?
"Nous sommes complétement invisibilisés, oubliés, on ne nous considère pas comme des citoyens à part entière", a fait valoir Mme Ribes. "Mais attention", avec 12 millions de personnes handicapées et 11 millions de proches aidants, "nous représentons 23 millions de voix, il va falloir compter avec nous !", a-t-elle ajouté. Les manifestants parisiens, dont beaucoup en fauteuil roulant, tenaient des pancartes proclamant "On a attendu trop longtemps ! Où sont vos promesses ?" ou "Stop à la discrimination !". L'association demande notamment une action résolue pour améliorer l'accessibilité des lieux publics ou des logements pour les personnes handicapées et une amélioration des dispositifs d'aide pour la "compensation" du handicap.
Une campagne pour mettre en lumière les difficultés
Les organisateurs avaient appelé à une quarantaine d'autres rassemblements ou actions revendicatives partout en France, pour affirmer que les candidats "ne peuvent ignorer les préoccupations d'un tiers de la population". Pour convaincre que "les atteintes continuelles aux droits des personnes en situation de handicap et de leurs proches doivent cesser", l'association a lancé mercredi une campagne intitulée "#23MillionsDeVoix", basée notamment sur des témoignages en vidéo résumant les difficultés rencontrées par les personnes concernées (exemple ci-dessus).
Défiance envers la classe politique
Selon une étude IFOP réalisée pour APF France handicap et publiée le 9 mars, 66 % des personnes en situation de handicap disent avoir rencontré des difficultés pour accéder à des soins au cours des dernières années (contre 40 % dans le grand public), 56 % pour accéder à un logement (contre 28 %), et 62 % estiment que l'accès aux sorties ou voyages est plus compliqué qu'il y a une dizaine d'années. Par ailleurs, 71 % des personnes handicapées estiment que leur niveau de vie s'est dégradé et seules 12 % font confiance à la classe politique pour mieux prendre en compte leurs difficultés. Selon ce même sondage, réalisé durant la seconde quinzaine de janvier, Jean-Luc Mélenchon (La France insoumise) arrive en tête des intentions de vote des électeurs en situation de handicap, avec 19 % contre 8 % pour la population générale. Emmanuel Macron arrive en seconde position avec 18 %.
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