Le budget de la Sécurité sociale 2020, présenté le 30 septembre 2019, comprend des mesures destinées à faire baisser le prix des fauteuils roulants pour les personnes handicapées. Il s'agit de "proposer une offre de fauteuils roulants diversifiée et des prix plus attractifs", a précisé dans un communiqué le cabinet de la secrétaire d'Etat chargée des personnes handicapées, Sophie Cluzel.
Mise en concurrence
Pour ce faire, le gouvernement va introduire une nouvelle procédure de "référencement sélectif" des fauteuils éligibles à un remboursement par la Sécurité sociale, ce qui devrait conduire à une "mise en concurrence" des fabricants et donc à des prix plus bas. Par ailleurs, les pouvoirs publics entendent "favoriser la réutilisation" de fauteuils roulants de seconde main, en autorisant leur prise en charge par l'assurance maladie et en "développant une filière", ce qui "permettra également de réduire l'impact environnemental" de ces équipements.
Fauteuils d'occasion : déstabilisation ?
Réagissant à ces annonces, l'association APF France Handicap a indiqué à l'AFP que les personnes concernées "attendent des actes forts sur les prix des fauteuils roulants", remboursés par la "Sécu" moins de 600 euros alors qu'ils peuvent coûter plus de 3 000 euros. L'idée d'une "mise en concurrence" des fabricants ne doit pas conduire à un "choix limité" de fauteuils, a mis en garde Malika Boubekeur, de l'APF, d'autant que les personnes en situation de handicap moteur ont besoin d'un fauteuil adapté à leurs besoins spécifiques. Par ailleurs, la création d'une filière de fauteuils d'occasion doit s'accompagner de garanties de sécurité, y compris en termes de "traçabilité des pièces détachées" et de "conditions de réparations", a-t-elle ajouté. "Il ne faudrait pas non plus que la personne handicapée se retrouve contrainte de prendre un fauteuil d'occasion pour des raisons financières, alors que ce ne serait pas son choix premier", a-t-elle encore commenté. Selon elle, si on "privilégie l'achat d'aides techniques d'occasion, au détriment d'achats neufs", on court le "risque de déstabiliser l'ensemble de la filière".
D'autres mesures sont annoncées dans le PLFSS 2020, concernant, notamment les départs forcés vers la Belgique et le congé aidant rémunéré (articles en lien ci-dessous).