Une tablette tactile en braille, une canne intelligente pour personne aveugle, un gant de motricité pour dyspraxiques… A quoi ressemblent les technologies du numérique qui permettront de faciliter la vie personnes handicapées, et plus particulièrement des étudiants ?
Des réponses en une semaine chrono
Mi-février 2016, sous l'égide de Microsoft, qui se dit « très impliquée dans la recherche et l'industrialisation de solutions d'accessibilité pour les personnes en situation de handicap car c'est un facteur d'intégration important », 640 élèves en 2e année de trois écoles du champ du numérique (EMLV, ESILV, IIM) réunies au sein du Pôle Léonard de Vinci de Paris-La défense, se sont penchés sur la question. Leur défi ? Ils avaient une semaine chrono pour mettre en œuvre des idées innovantes autour du handicap et de l'accessibilité numérique. Ces « semaines transverses », qui réunissent chaque semestre tous les étudiants d'une promo en équipes mixtes (managers, ingénieurs et designers), permettent de travailler sur un challenge lancé par une entreprise. Répartis en 140 équipes, ils ont imaginé, rêvé puis formalisé tout ce qui leur passait par la tête... « Si toutes les personnes étaient uniformes, il n'y n'aurait pas de créativité, explique Philippe Trotin, référent handicap de Microsoft.» De ce brainstorming bouillonnant sont nés de beaux projets... « Des idées parfois démentes confie l'une des étudiantes, qui ont permis d'intégrer toutes les technologies existantes ».
Des solutions primées
A l'issue de cette semaine, plusieurs solutions ont été primées. Par exemple Handi-Tab, une tablette tactile en braille munie de 3 boutons (reconnaissance vocale, localisation, flux alimenté par les étudiants), d'un haut-parleur et d'une prise jack pour pallier. Quant à Ear Sign, c'est un outil connecté destiné à aider les personnes en situation de handicap auditif lors des entretiens de recrutement en entreprise. Il se présente sous la forme d'un écran transparent doté d'une caméra et d'un système micro/audio. L'écran peut capter le langage des signes et le retranscrire à l'écrit et réciproquement. Plus inattendu encore, Exodus est un gant pour personnes dyspraxiques ou atteintes de la maladie de Parkinson qui permet l'acquisition d'une motricité fine pour écrire, contrôler les mouvements du bras et des doigts et stabiliser la main afin de réaliser des gestes précis. Même implication pour les étudiants dyslexiques avec Leasy, une application qui les aide à prendre et apprendre leurs cours (numérisation d'un cours, résumé avec mots clés en exergue) et leur permet de faire des progrès grâce à l'IA (Intelligence artificielle) intégrée.
Des fauteuils inédits
En matière de mobilité, deux fauteuils se sont distingués. Tout d'abord le Pimp My Way, un fauteuil roulant équipé d'un écran sur l'accoudoir avec les fonctions de GPS, qui fonctionne en automatique (on entre la destination et le fauteuil l'y conduit), incluant une géolocalisation et un accès à une application collaborative alimentée par les autres détenteurs sur les difficultés rencontrées et propositions d'aide. Les sportifs ne sont pas en reste avec Multisport Chair, un fauteuil sportif connecté 3 en 1. Voilà un florilège de solutions ergonomiques, pratiques, originales. « User friendly » en somme ! Pour le moment, ces idées ne sont qu'à l'état de projet mais Philippe Trotin se dit convaincu que, parmi elles, « on en trouvera en développement en entreprises dans quelques années ».