On assiste depuis quelques jours à un véritable emballement médiatique autour d'un certain Maxence Contegal, un petit garçon présenté comme le premier Français à porter une prothèse imprimée en 3D. Agé de 6 ans et originaire de Cessieu, dans l'Isère, cet enfant est atteint d'agénésie, une maladie qui se caractérise par l'absence de formation d'organe, en l'occurrence sa main droite. Depuis le 17 août 2015, Maxence porte une prothèse de main imprimée en 3D conçue par e-Nable, une fondation américaine dont l'objectif est de fournir des prothèses bon marché grâce à l'impression 3D (tout savoir sur cette technique sur le site de Primante 3D en lien ci-dessous).
Des modèles personnalisés
Destiné aux personnes amputées ou souffrant de maladies congénitales, ce programme permet de s'affranchir des prothèses traditionnelles, certes plus perfectionnées mais hors de prix. Celle de Maxence a coûté moins de 50 €, un prix bien en-deçà des modèles conventionnels pouvant atteindre plusieurs dizaines de milliers d'euros. Outre sa capacité à produire des pièces bon marché, l'impression 3D permet des looks personnalisés et colorés. Les enfants acceptent ainsi plus facilement leur handicap et l'entourage porte un autre regard sur leur différence. Maxence a choisi les couleurs pour chaque pièce, s'autorisant quelques fantaisies comme le sigle M pour Super Max !
Une première en France ?
Si la formidable médiatisation autour de cet évènement est compréhensible, permettant pour une fois de relayer une actualité positive, l'information diffusée par certains medias était néanmoins erronée. Ils ont en effet présenté Maxence comme le premier Français à porter une prothèse imprimée en 3D ; or plusieurs personnes sont déjà équipées de ce dispositif dans notre pays. Le cas le plus connu est certainement celui de Nicolas Huchet, un Rennais de 31 ans dont la prothèse myoélectrique a été imprimée en 3D. Amputé de la main droite suite à un accident de travail, Nicolas a commencé à plancher en 2012 sur un projet baptisé Bionico Hand (site en lien ci-dessous) visant à créer des prothèses myoélectriques bon marché à partir de différentes technologies open source, dont l'impression 3D.
Des « fablab » ouverts au public
Son projet s'inspire du robot humanoïde Inmooy du designer Gaël Langevin. Il est né d'une collaboration avec le fablab de Rennes. Un « fablab », contraction de « laboratoire de fabrication », est un lieu ouvert au public qui met à sa disposition toutes sortes d'outils, notamment des machines-outils pilotées par ordinateur pour la conception et la réalisation d'objets. Il y a quelques mois, l'un des membres du fablab Artilec de Toulouse s'est également illustré en imprimant une prothèse de main pour son père. Comme en témoignent ces quelques exemples, le cas de Maxence n'est donc pas une première en France. Il n'est ni plus ni moins « que » le premier Français à bénéficier d'une prothèse 3D conçue par e-Nable (pour en savoir plus sur ce projet, lire l'interview de son concepteur, Thierry Oquidam, en lien ci-dessous).