La mère qui a mis fin aux jours de sa fillette très lourdement handicapée, Méline, en 2010 à Saint-Malo, condamnée à 5 ans de prison (article en lien ci-dessous) avec sursis pour ce qu'elle estimait être un « geste d'amour », a affirmé trois jours après avoir accepté sa condamnation et appelle à ne pas suivre son geste. « Mon Dieu, que personne ne fasse le même geste que moi...», a déclaré Laurence Nait Kaoudjt, 49 ans, à RTL, une semaine après son procès, affirmant, après quelques jours de réflexion, avoir compris le sens de sa condamnation et l'accepter.
Elle avait invectivé les jurés
Juste après l'énoncé du verdict le 15 septembre 2015 devant la cour d'assises d'Ille-et-Vilaine, elle avait hurlé sa colère et invectivé les jurés. « J'aurais mieux fait de mourir. Vous n'avez pas de cœur, vous n'avez pas compris mon geste d'amour. Si, demain, vous lisez que je me suis suicidée, je vous regarde tous dans les yeux, c'est sur votre conscience », avait-elle hurlé. « Maintenant, avec le recul - après le verdict je suis partie dans un monastère pour pouvoir me ressourcer, m'apaiser - il fallait bien sûr que mon geste soit condamné parce que celui qui donne la mort doit être condamné...», a expliqué Mme Nait Kaoudjit à RTL. « C'est la loi... J'accepte ce verdict ». « Je ne l'accepte pas avec sérénité mais disons que j'essaye de mieux le comprendre, je ne suis pas un exemple, et mon Dieu que personne ne fasse le même geste que moi...», a-t-elle poursuivi. « Je vais vous dire très honnêtement que mardi soir, j'aurais eu un flingue je me serais tiré une balle dans la tête...».
Reconnaître l'humanité de sa fille
« J'ai échappé à la prison parce que j'aurais pu aller en prison, la mort est un geste que l'on condamne, les textes de loi condamnent celui qui a tué donc j'ai tué et je devais être condamnée. Je ne ferai pas appel », a-t-elle également indiqué lundi à BFM, confirmant son choix de ne pas faire appel indiqué dès le verdict. La cour d'assises d'Ille-et-Vilaine l'a condamnée à 5 ans de prison avec sursis en retenant notamment une altération de son discernement au moment des faits. Ses avocats, parmi lesquels Éric Dupont-Moretti, avaient plaidé l'acquittement. L'avocat général, Yann Le Bris, dont les réquisitions ont été intégralement suivies, avait appelé la cour à « l'empathie » avec la douleur de cette mère épuisée pour déterminer sa peine, tout en rappelant les jurés à la « raison » afin qu'ils la déclarent bel et bien coupable de meurtre et reconnaissent « l'humanité » de sa fille.